Ports de Paris vient de présenter son plan stratégique 2010-2015 et annonce qu´il consacrera 120 millions d´euros de 2011 à 2015, pour développer les trafics internationaux conteneurisés sur la Seine, soit 40 millions d’euros par an, une somme de 25 % supérieure à celles consenties au cours des années précédentes.
La Seine a en effet vocation à devenir un axe majeur de pénétration pour les flux internationaux de marchandises, depuis les ports du Havre et de Rouen. A ce jour, la Seine draine un trafic de l´ordre de 2,4 millions de conteneurs maritimes (Equivalent 20 pieds) par an (chiffre 2009) et de 210 000 conteneurs fluviaux, soit 130 millions de tonnes de marchandises.
Les infrastructures actuelles offrent 26 millions de m² de surface d´entreposage sur les zones logistiques portuaires du Havre, Rouen et Paris. Mais ce n´est pas assez. On est loin des capacités logistiques offertes par les estuaires du Rhin, de l´Escaut et les ports du Benelux. Les directions des grands ports de la Seine (le Havre, Rouen, Paris) viennent d´ailleurs de réunir leurs principaux clients (industrie, grande distribution) à Gennevilliers, pour travailler à faire de l´axe Seine une solution logistique européenne.
Le projet est de répondre à la demande croissante de transport de marchandises à l’horizon 2025. Cette ambition impose de mener à bien plusieurs chantiers. D´abord, l´extension de la plateforme d’Achères à l’ouest de Paris, à la jonction du futur canal et de la Seine. Achères doit en effet tripler sa capacité actuelle de traitement des conteneurs Equivalent vingt pieds (EVP), d´ici 2020 pour la porter à 600 000 boîtes.
Ensuite, le canal de grand gabarit Seine-Nord dont la mise en service, prévue pour 2016, doit permettre de mieux intégrer le réseau français au dispositif fluvial d´Europe du Nord. Enfin, le port du Havre compte ouvrir un terminal multimodal (maritime-fluvial-routier) dès 2013. Tous ces chantiers supposent des financements qui sont loin d´être bouclés. S´y ajoutent des tensions avec les collectivités locales, qui demandent à l´Etat de mettre la main à la poche.
Gilles Naudy