A J – 1 de l´ouverture des Jeux olympiques, les chiffres qui viennent d´être fournis par Eurostat, l´office statistique européen, sur les échanges commerciaux de l´Union européenne en 2007 avec les pays tiers, viennent rappeler l´importance de la Chine pour l´Europe et vice-versa.
Ainsi, à l´examen de la balance commerciale chinoise, on constate que l´Europe est le premier partenaire commercial de la Chine avec des échanges qui ont atteint 260 milliards d´euros en 2007 sur un montant total de 1500 milliards, ce qui représente 17,4% de l´ensemble. Viennent ensuite en deuxième position les Etats-Unis avec 226 milliards d´euros (15,1%), puis le Japon (172 milliards, 11,5%). L´UE représente 20,6% du montant total des exportations chinoises en 2007 (873 milliards d´euros), devançant d´une courte tête les Etats-Unis (19,9%) et Hong Kong (15,5%).
Pour l´UE, la Chine a été son deuxième partenaire commercial en 2007 avec des échanges atteignant 303 milliards d´euros, soit 11,4% du montant total (2600 milliards). Les Etats-Unis devancent largement la Chine avec des échanges se montant à 443 milliards (16,6% de l´ensemble). La Russie est pour sa part le troisième partenaire commercial de l´UE (233 milliards d´euros, 8,7%). La Chine est avant tout un pays d´importation pour l´Europe : elle arrive en première position dans cette catégorie (231 milliards d´euros sur un total d´importations européennes de 1400 milliards). Concernant les exportations, elle n´est plus qu´en quatrième position derrière les Etats-Unis, la Suisse et la Russie.
Télécoms et textile plombent la balance commerciale
Les chiffres d´Eurostat montrent également l´évolution négative de la balance commerciale de l´UE avec la Chine. Le déficit est ainsi passé de 108 milliards d´euros en 2005 à 160 milliards en 2007. Certains secteurs plombent particulièrement la balance commerciale comme celui des outils et machines (- 34 milliards d´euros en 2007), du textile et des vêtements (- 27 milliards d´euros) et du fer et de l´acier (- 6 milliards).
On comprend dans ce contexte l´importance pour l´actuel président de l´UE, Nicolas Sarkozy, « de jouer la décrispation » avec la Chine en participant à la cérémonie d´ouverture des Jeux olympiques et de ne pas rencontrer le Dalaï Lama lors de sa visite en France du 12 au 23 août, comme l´annonce un article du Figaro de ce jour . Le communiqué laconique du 6 août de l´Elysée , qui déclare que « le président de la République comprend les raisons qui conduisent le Dalai Lama, compte tenu des circonstances présentes, à ne pas solliciter un entretien durant son séjour au mois d´août en France », a suscité nombre de commentaires polémiques. Dont celui paru sur le site internet d´Aujourd´hui la Chine sous la plume de Pierre Haski de Rue 89 intitulé : Sarkozy, Pékin et le Dalaï Lama : une Bérézina diplomatique .
Isabelle Verdier