Israël passe à l´offensive dans les technologies propres. Le pays compte environ 600 entreprises tant dans le domaine du traitement de l´eau que dans celui des énergies alternatives. Il s´est donné dix ans pour abandonner totalement le pétrole et réduire l´utilisation du charbon pour la production d´électricité, au profit du gaz naturel (à hauteur de 70%) et des énergies renouvelables.
L´État hébreu va ainsi investir 600 millions de dollars à l´horizon 2020, afin que 10 % de sa production électrique soit issue d´énergies alternatives (contre 3,6 % actuellement): 500 MW proviendraient du solaire thermique (60 %), du photovoltaïque domestique (5 %), de l´industriel (10 %), de l´éolien (17,5 %) et de la biomasse (7,5 %).
Ces ambitions vertes n´échappent pas aux sociétés tricolores. Sous l´égide d´Ubifrance, une dizaine d´entre elles devaient participer à la Conférence internationale d´Eilat-Eilot sur les énergies renouvelables du 22 au 24 février, en cours à l´heure où nous mettons sous presse.
Par ailleurs, un large volet de la dernière visite en Israël d´Eric Besson, ministre de l´Industrie, de l´énergie et de l´Économie numérique, a concerné le secteur des technologies propres. Lors de ce déplacement organisé fin janvier, le ministre a signé un accord de coopération dans le domaine des énergies renouvelables et de l´efficacité énergétique, avec Uzi Landau, ministre israélien des infrastructures nationales. Un document portant sur le photovoltaïque, le dessalement de l´eau et les réseaux de distribution d´électricité « intelligents ».
Le ministre a également visité la centrale solaire Zenith Solar, fleuron technologique israélien de la production électrique solaire, avant de se rendre sur le site de l´entreprise Better Place, le partenaire de Renault-Nissan dans le développement de la Renault électrique Fluence. Basé en banlieue de Tel-Aviv, le leader mondial du rechargement rapide des voitures électriques a prévu d´introduire ses premiers modèles d´ici à la fin 2011 sur le marché israélien qui devrait compter 55 stations de recharge. Fait significatif, un quart des vingt entreprises de la délégation ministérielle avaient pour objectif de rechercher des partenariats israéliens dans l´univers des « clean tech ».
C´est évidemment le cas de la firme au losange, mais aussi de GDF-Suez, d´Alstom, ou encore d´EDF via Medgrid, dont le président, André Merlin, est venu présenter le projet de faisabilité d´un réseau électrique sous la Méditerranée permettant d´acheminer vers le Nord l´énergie solaire produite au Sud. De fait, c´est dans le solaire que le potentiel de coopération avec Israël, qui bénéficie de 300 jours d´ensoleillement par an et compte de nombreux brevets dans le secteur, semble le plus important. Il y a près d´un an, Alstom a investi 55 millions de dollars dans la société californienne BrightSource, dont la filiale israélienne Luz II, en charge de la technologie solaire, est considérée comme un pionnier au niveau mondial.
De son côté, EDF Énergies nouvelles est sur les rangs de l´appel d´offres pour la construction de la centrale solaire photovoltaïque d´Ashelim, dans le désert du Néguev. Un projet qui intéresse aussi le géant allemand Siemens, lequel a pris une longueur d´avance en devenant, fin 2009, propriétaire de la firme israélienne Solel, autre leader mondial dans l´équipement de sites thermosolaires. Les PME tricolores ne sont pas en reste.
À l´image de la société Solaire Direct (168 millions d´euros de chiffre d´affaires), venue en Israël pour trouver des débouchés dans le solaire photovoltaïque, ou de Solar Euromed (solaire à concentration) dont le président, Marc Benmarraze, espère concrétiser un échange de savoir-faire avec ses homologues israéliens.
Nathalie Hamou, en Israël