En 2016 c´est une véritable « Silicon Valley » à la chinoise qui doit voir le jour à Châteauroux dans l´Indre. Un projet de vaste « zone de coopération franco-chinoise » a été effet été paraphé lors de la venue du président Hu Jintao en France, du 4 au 6 novembre.
L´objectif est de créer une plateforme sur 850 hectares avec 500 millions d´euros d´investissements et 4 000 emplois directs à la clef. La région de Châteauroux a été préférée à des sites allemands et néerlandais. Elle a été choisie pour son « positionnement stratégique » au centre de la France, mais aussi pour son aérodrome fret pouvant accueillir tous les gros-porteurs et pour sa desserte ferroviaire et autoroutière.
Mais l’argument principal du choix pour Peng‘en Shao, président de la SFDEC (Société sino-française de développement économique de Châteauroux), qui porte ce projet, est que ce « bassin d´emploi bénéficie d´aides financières et de défiscalisations qui permettront à nos investisseurs de mieux résister aux risques financiers ». La plateforme s´installe en effet dans une « Zone d´emploi en grande difficulté » et bénéficie à ce titre d´incitations fiscales, financières et sociales avantageuses.
Plusieurs dizaines d´entreprises chinoises pourraient s´installer dans le Berry pour y assembler des composants importés de Chine et qui seront exportés vers l´Europe munis de la précieuse étiquette « made in France ». Deux des plus grandes fédérations industrielles chinoises soutiennent le projet : la China Light Industry Machinery Association et la World Eminence Chinese Business Association. Plusieurs entreprises se sont déjà positionnées : Sany Heavy Industrie (matériels de travaux publics), China Shaanxi Yulin (panneaux photovoltaïques), Suntek (systèmes d´information), Jimei (meubles), etc.
Pour réfuter à l´avance l´accusation d´être le « cheval de Troie de l´industrie chinoise en France » la SFDEC parle avant tout de mixité et d´une plateforme « d´échanges d´économiques » où les PME françaises pourront travailler en partenariat avec les Chinois pour mieux exporter vers leur pays. L´objectif est même d´en faire un lieu d´échanges des cultures avec des centres communs de R&D et même avec un campus universitaire sino-français.
Jean-JacquesTalpin (à Orléans)