Après avoir essuyé en 2008 une baisse de taux de fret des plus abruptes, au début de la crise économique, le
trafic maritime mondial a rebondi de 4 % pour atteindre le niveau record de
8,7 milliards de tonnes en 2011, signale la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans son rapport 2012 sur les transports maritimes,
publiée le 4 décembre.
Quant au trafic portuaire, il n’est pas en reste et a
enregistré un taux de croissance de 5,9 % en 2011. La part en volume des ports
des pays en développement dans le chargement et le déchargement de marchandises
a été de 60 % et 57 %, respectivement. Une évolution remarquable selon l’étude, qui rappelle que la tendance précédente était caractérisée par des pays en développement servant essentiellement de zones de chargement de matières premières et de ressources
naturelles. Un signe que la dynamique de développement l’économie mondiale bascule progressivement vers les zones en développement.
Mauvaises nouvelles pour les acteurs du transport de fret, l’étude rapporte toutefois que dans le même temps, la capacité de la flotte mondiale a augmenté de 10 %, atteignant pour la
première fois 1,5 milliard de tonnes de port en lourd (TPL) et créant un déséquilibre entre l’offre et la demande. Un tel déséquilibre entraîne une baisse des taux de fret, une
compression des recettes et une érosion des profits. A cela s’ajoute la baisse du coût du transport. Entre 2010 et 2011, le prix
moyen du transport d’un conteneur équivalent 20 pieds (EVP) en partance de Shanghai
vers l’Europe du Nord est tombé de 1 789 dollars à 881 dollars. Même cas de figure pour les conteneurs équivalent 40 pieds (EQP) qui partent de Shanghai vers la côte ouest des États-Unis, dont le coût du transport est passé
de 2 308 dollars à 1 667 dollars.
Autre point abordé par l’étude, l’impact du transport de fret sur le changement climatique. Environ 80 % du commerce
mondial en volume et plus de 70 % en valeur sont transportés par voie maritime
dans les ports du monde entier. Le secteur des transports, signale l’étude, doit réduire sa très forte consommation d’énergie
ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre pour devenir écologiquement durable et
contribuer à la lutte contre les changements climatiques.
Les ports doivent, pour leur part,
s’adapter et devenir plus résilients face aux effets négatifs du
changement climatique. Les
auteurs de l’étude préconisent des systèmes de transport de fret plus durables et plus solides via notamment la mise en
place de systèmes moins énergivores, l’utilisation de
carburants et de modes de transport plus propres ainsi que l’aménagement des
processus logistiques.
Aussi, pour progresser dans ce domaine, les auteurs soulignent la nécessité pour les transporteurs de mobiliser les
ressources financières en sollicitant plus
largement le secteur public et en faisant appel aux partenariats
public-privé et aux offres de financement dans le cadre de la lutte contre
le changement climatique.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
– Consulter l’étude en PDF en bas de page
– Lire notre dossier « Transport maritime : difficile retour à l’équilibre«
– Consulter tous nos contenus sur le transport maritime et fluvial dans notre GPS Business en tapant « Transport maritime » dans l’onglet « Quoi »