La Banque européenne d’investissement (BEI) ne fera rien « qui mette en danger sa solide position sur les marchés internationaux ou son rating AAA », a indiqué récemment son président Werner Hoyer. La semaine précédente, les ministres de l’Économie et des Finances de l’UE – réunis à Milan – avaient débattu des leviers à actionner pour stimuler l’investissement et relancer une croissance atone. Les discussions s’étaient particulièrement concentrées autour du contenu d’un document franco-allemand encourageant la BEI à prendre davantage de risques.
Soulignant qu’il ne s’agissait pas d’une « aversion au risque » mais plutôt de « sa gestion et de sa couverture», Werner Hoyer a prévenu que la BEI ne mettrait pas en jeu sa notation financière, condition sine qua non pour continuer à octroyer des prêts bon marché. L’ancien ministre allemand a également critiqué un mauvais usage des deniers publics : « utilisés en tant que garanties de prêt, plutôt qu’en subsides, ils auraient un effet multiplicateur bien plus élevé », a-t-il insisté.
« La BEI n’est pas non plus la panacée », a-t-il enfin conclu à l’adresse de Paris et de Berlin confiant qu’il avait parfois l’impression que l’institution était ainsi perçue par les États membres. Selon lui, ceux-ci feraient mieux de garder « leurs attentes sous contrôle », même si la BEI a « bien sûr un rôle à jouer pour soutenir l’activité économique » au sein de l’UE.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles