Réunis à Rome vendredi et samedi prochains, les ministres des Finances et les banquiers centraux des sept pays les plus industrialisés (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Canada, Japon), auxquels se joindront leurs homologues russes, devraient promettre de ne pas répondre à la tentation protectionniste. Un vœux pieux ?
C´est en tout cas ce qui émane des déclarations des dirigeants des pays du G7. A commencer par le ministre des Finances japonais. Shoichi Nakagawa a en effet fait savoir, mardi 10 févier, qu´il comptait manifester son opposition à toute forme de protectionnisme. Même son de cloche du côté allemand. Son homologue, Peer Steinbrück, a déclaré, mercredi 11 février, qu´il souhaitait mettre l´accent sur ce même sujet et s´inquiétait d´un « protectionnisme indirect via des plans de relance ».
Les plans de relance, tous pays confondus, s´élèvent aujourd´hui à quelque 2 800 milliards de dollars. Et comportent de nombreuses mesures protectionnistes suscitant la polémique. On se souvient du tollé déclenché par la clause Buy American du plan de l´administration Obama. Plus récemment, le plan de relance français de l´automobile s´est vu reprocher sa dimension protectionniste.
Cette tendance protectionniste ne concerne pas seulement les pays industrialisés. L´inde a augmenté ses barrières douanières sur les importations d´acier et a interdit, pour une durée de six mois, les importations de jouets chinois. En Russie, l´augmentation de la taxe sur l´importation de voitures d´occasion étrangères a provoqué des manifestations en Sibérie, fait rare dans ce pays. En Amérique latine, l´Equateur a brusquement décidé de l´augmentation de 5 à 20 % sur plusieurs centaines de produits.
La volonté de certains dirigeants de parvenir à un consensus transcendera-t-elle la tentation du chacun pour soi ? Le communiqué final du G7, attendu samedi dans l´après-midi, devrait donner quelques indications. Mais le sujet ne sera pas clos pour autant, en particulier au niveau européen. Le protectionnisme devrait être âprement discuté lors du sommet extraordinaire de l´UE qui se tiendra le 1er mars à Bruxelles.
Sophie Creusillet