Le successeur du TGV (train à grande vitesse) lancé officiellement hier à la Rochelle par le français Alstom, l´AGV (Automotrice à grande vitesse), répond à un double défi : technologique d´abord (une vitesse de 360 km/h) mais aussi et surtout économique, pour s´imposer d´emblée à l´international. Le premier client officiel est en ce sens symbolique : l´italien NTV, alors que la SNCF française ne parle d´un déploiement d’AGV qu´à compter de 2014 (cf : AFP).
Pour Nicolas Sarkozy, le marché de la grande vitesse ferroviaire est indubitablement d´avenir et mondial. Il l´a dit dans son discours, lors de la cérémonie : « les deux concurrents du TGV, l´avion et la route, affrontent la hausse des cours du pétrole et l´obligation de réduire les émissions de gaz à effet de serre ». Le politique a donc un rôle à y jouer et l´a déjà prouvé sous son administration : « le premier TGV dans un pays africain (Maroc [1]) sera d´Alstom », ajoutant aussi que « c´est un fait sans précédent que nous commencions à ouvrir des marchés en Amérique du sud ». Le président Sarkozy, félicitant le choix de l´Italie pour l´AGV, espère aussi « que la Chine fera de même, notamment pour la ligne Pékin-Shangai ».
Concurrence mondiale
Reste que même si la France brille dans le monde sur ces technologies, la concurrence existe : avec le Zefiro du canadien Bombardier, le Shinkansen du japonais Kawasaki, l´ICE emmené par l´allemand Siemens, sans compter le train à lévitation magnétique Maglev (japonais aussi). Et si l´on regarde les chiffres exports plus globaux des nations fabricantes de véhicules et matériel pour voies ferrées, la France ne ressort qu´en 5ème position, avec 0,75 milliards d´euros exportés en 2006. Devant elle, dans l´ordre décroissant, s´alignent la Chine (4,5 Mds d´€), l´Allemagne (2,6 Mds), les Etats-Unis (1,8 Mds) et l´Autriche (0,9 Mds) [source Global Trade Atlas].