Plus tard que les autres fédérations professionnelles, l´Union des Industries Chimiques (UIC) a rendu public son rapport d´activités 2008 au début de l´été.
Premier constat, la chimie française dans son ensemble est un secteur fortement exportateur à hauteur de 45,4 milliards d´euros, soit 53 % de son chiffre d´affaires (85,8 milliards d´euros). Et ce malgré un euro fort et le renchérissement du coût énergétique. Si la progression des ventes hors de l´Hexagone a été faible (+ 1,8 %), en revanche elle a dégagé un excédent commercial en augmentation de presque 10 % à 6,759 milliards d´euros. Celui a été généré pour presque un quart des échanges avec l´Europe à 15, à 19 % de l´Europe Centrale et Orientale, et à environ 14 % chacun de l´Afrique ainsi que du Proche et Moyen-Orient.
Les savons-parfums-produits d´entretien ont été les plus gros contributeurs au solde positif des échanges (+ 7,765 milliards d´euros), suivis par les spécialités chimiques (+ 1,352 milliard d´euros) et la chimie organique (+ 962 millions d´euros). A l´inverse, la chimie minérale (produits inorganiques, engrais, colorants-pigments) a accusé un déficit de 3,320 milliards d´euros en raison d´une hausse des importations.
Evidemment, les perspectives 2009 sont bien plus sombres. Dans son rapport annuel, l´UIC annonçait déjà que l´effort d´investissement allait «subir un fort coup de frein en 2009». De son côté, l´European Chemical Industry Council (CEFIC) annonce une baisse de 7,6 % de la production chimique européenne en volume cette année. Elle voit un retour à la croissance en volume l´année prochaine (+ 4,3 %), avec même de fortes progressions pour la pétrochimie (+ 5 %), la chimie de base (hors pharmacie, + 5,1%), les produits inorganiques (+ 6 %), et les polymères (+ 8 %). Mais elle tempère son optimisme en précisant que «plusieurs années seront nécessaires pour que la production retrouve son niveau d´avant la crise».
Jean-François Tournoud