La hausse du coût des matières premières et des prix de l´énergie ont poussé les PME européennes à développer des stratégies « éco-innovantes », selon une enquête Eurobaromètre publiée le 22 mars par la Commission européenne à l´occasion du 11ème Forum européen sur l´éco-innovation de Birmingham (voir le PDF en fin d´article).
L´enquête Eurobaromètre relève que 75 % des PME européennes ont été confrontées à une hausse du coût des matières premières au cours des cinq dernières années et que 90 % d´entre elles s´attendent à une nouvelle augmentation des prix. Pour faire face à ce défi, plus de la moitié des PME interrogées ont mis en place des stratégies « d´éco-innovation ». Ce terme désigne, pour la Commission, « des produits, processus ou autres solutions qui peuvent contribuer à la protection de l´environnement ou à une utilisation plus efficace des ressources ».
C´est surtout dans les secteurs de l´agriculture, de l´eau et des produits manufacturés que des éco-innovations liées aux processus (par opposition à celles liées aux produits, à l´organisation et au marketing) ont été mises en œuvre. Dans la construction, les entreprises ont préféré acheter des matériaux ou des services écologiques, tandis que l´amélioration de l’organisation a été privilégiée dans la restauration. Des stratégies apparemment payantes, puisque 40% de ces PME ont affirmé que l´investissement avait permis de réaliser une économie de 20 % de matière première par unité produite.
Ces stratégies restent toutefois insuffisamment soutenues par les pouvoirs publics pour transformer un défi imposé par la conjoncture en réelle opportunité de croissance. C´est en tout cas la conclusion d´une étude que l´OCDE vient de consacrer aux différentes politiques de soutien à l´éco-innovation dans le monde (voir le PDF en fin d´article). L´OCDE souligne la nécessité de mettre en place des politiques transversales, une innovation pouvant bénéficier à des secteurs différents. Par exemple, « le captage du carbone et le stockage des technologies sont essentiellement fondées sur des technologies développées dans les années 1920 dans le secteur chimique ». Corollaire : « les gouvernements doivent intensifier la coordination entre les ministères et les différents niveaux de pouvoirs publics ».
Sophie Creusillet