Parcs scientifiques, pôles de compétitivité, clusters, technopoles… Quelque soit leur dénomination, les pôles technologiques au sens large ont la cote en ces temps de crise. Si l´on en croit les conclusions du colloque de l´International Association of Science Parks (IASP), qui s´est tenu à Sophia Antipolis le 23 novembre, « il existe une forte volonté de créer des clusters ou plus globalement des parcs scientifiques ou technologiques ».
Autre conclusion de ce colloque : les différentes structures se livrent une compétition acharnée pour attirer investisseurs et talents étrangers. Même si de nombreuses réformes ont permis ces dernières années d´alléger la fiscalité des entreprises venant s´installer en France, d´autres spécificités françaises pèsent sur les investisseurs étrangers. Ainsi Mark From-Poulsen, vice-président de l´éditeur de logiciel SAP, installé depuis 1998 à Sophia Antipolis, estime que la législation du travail en France est encore trop contraignante, comparée à celle de l´Allemagne, pays d´origine de SAP.
Crise oblige, cette course à l´attractivité s´emballe. « A l´inverse des pôles de compétitivité, axés sur une thématique, les parcs scientifiques sont multi-thématiques. Or c´est un atout indispensable en temps de crise », estime Pierre Laffitte, président de la Fondation Sophie Antipolis et fondateur de l´IASP. Ainsi, les parcs scientifiques asiatiques, en particulier chinois et coréens, misent non pas sur le développement de zones technologiques ultra spécialisées situées à l´orée des villes, mais sur la construction de villes à part entière, entièrement dédiées à l´innovation.
En Corée, par exemple, l´Incheon Free Economic Zone (IFEZ) est en train d´être érigée selon un concept global, spécialement conçu pour optimiser son attractivité. « Notre stratégie de développement est orienté vers une ville compacte. Tout doit être relié en dix minutes. Le concept est aussi celui d´une ville intelligente et verte », a ainsi expliqué Heekyung Min, directrice générale de l´IFEZ.
Situé à une heure de Séoul, ce parc technologique, qui devrait être inauguré en 2020, s´étendra sur 209 km² et accueillera quelque 500 000 employés. Un gigantisme sans commune mesure avec les pratiques françaises. Mais un gigantisme qui veut faire sa place à l´humain en lui offrant un environnement de travail et des conditions de vie de qualité. Un facteur non négligeable pour qui veut attirer des talents étrangers.
Sophie Creusillet