Des voitures électriques Renault qui sillonnent la Géorgie, c’est peut-être une image que l’on verra bientôt sur les contreforts Sud du Caucase.
Le 17 mars, Philippe Klein, directeur général adjoint de l’industriel français, et Vera Kobalia, la ministre de l’Économie et du Développement durable géorgien, signaient à Paris un protocole d’accord pour aboutir à un partenariat pour la promotion et le déploiement de véhicules électriques en Géorgie. Les parties ont convenu d’un délai de 120 jours pour donner corps au projet initié par Tbilissi.
Le document est une première manifestation concrète de la « déclaration d’intention » signée lors de la visite du président Saakachvili à Paris en juin 2010 visant à promouvoir le développement durable dans l’ex-république soviétique. Une Géorgie appelée à devenir « verte » dans des domaines comme l’énergie renouvelable, le tourisme ou l’agriculture. Autant de champs à explorer pour des entreprises françaises, plus que bienvenues. Mais pour Irakli Matkava, vice-ministre géorgien de l’Économie, cette « déclaration d’intention prend son sens de façon plus large dans la “stratégie de croissance verte”, telle que le président Saakachvili l’a présentée lors du dernier sommet de Cancun sur le climat », fin 2010. La Géorgie entend devenir un exemple à l’échelle planétaire du « zéro émission de carbone », ce qui servira son image à l’étranger. Comme sa remarquable lutte contre la corruption l’a fait depuis 2003. Les véhicules électriques Renault, dans lesquels les représentants du gouvernement géorgien pourraient rouler d’ici peu, sont un premier pas en ce sens. En effet, l’électricité qui les fera avancer sera propre « puisqu’à ce jour 92 % de notre électricité l’est par des centrales hydro-électriques », explique Alexandre Khetagouri, le ministre géorgien de l’Énergie. Déterminé à parier sur la « croissance verte », Tbilissi a déjà mis en place les conditions pour se rendre attractive pour les constructeurs automobiles, dont Renault sur qui s’est porté son choix.
« Ce qui nous a séduits, déclare un porte-parole de Renault, c’est leur dynamisme et leur stratégie écologique. La Géorgie a déjà pris des mesures favorables au véhicule électrique avant même de commencer les discussions, notamment en supprimant les taxes d’importation sur les véhicules électriques. »
L’essai reste à transformer avec Renault. « Nous y travaillons, explique Irakli Matkava, lui qui a porté le dossier depuis le début. Par ailleurs, nous lançons un vaste travail pour identifier les secteurs qui ont un avenir pour la croissance verte que nous voulons. Le tout dans une approche purement économique et de rentabilité. »
Régis Genté, à Tbilissi