Déserté l’an dernier pour sa première édition
par les hommes d’affaires français, le New york Forum Africa les attirera-t-il
plus cette année ? « Nous avons exprimé notre déception auprès de nos
amis du Medef. Je pense que les hommes d’affaires français devraient être
présents à la deuxième édition du New York Forum Africa » confie au Moci Jean-Baptiste
Bikalou, P-dg de PetroGabon et président de la Chambre de Commerce,
d’agriculture, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Gabon.
Cette
manifestation internationale organisée par Richard Attias Associates et la
présidence de la République
gabonaise est prévue cette année du 10 au 13 juin à Libreville. A la présidence
gabonaise, on sent l’incompréhension sur cette absence tricolore de l’an
dernier. « Il y avait 450 participants, dont 80 Chinois, 50 Américains,
des Canadiens, Marocains, Emiratis, Singapouriens ou Indiens. Et les Français
étaient absents sous prétexte qu’il y avait chez eux des élections
présidentielles et législatives », y explique-t-on. Une déception qui fut d’autant
plus forte que lors de la visite au Gabon de François Fillon, alors Premier
ministre, en juillet 2011, nombre d’hommes d’affaires français « se sont
arrêtés à l’escale d’Abidjan en Côte d’Ivoire, ignorant ainsi les étapes
suivantes du voyage du chef du gouvernement au Ghana à Accra et au Gabon à
Libreville ».
Selon un opérateur économique gabonais, on « y aurait
même frisé l’incident, quand la partie française a fait pression sur le Gabon
pour que soit entérinée et donc signée une affaire au profit de Technip dans le
cadre d’un grand contrat d’usine d’engrais à Port Gentil, alors que le groupe
français était juste soumissionnaire ». Les Français ont « une vision
encore très politique des relations d’affaires, commente pour sa part Jean-Baptiste
Bikalou. Il leur faut voir le président, le Premier ministre alors que c’est
avec les entreprises qu’il faut faire des affaires »…
L’édition 2013 du New
York Forum Africa va mettre l’accent sur les PME-PMI et le Gabon vert,
l’agriculture étant un des volets de la diversification économique voulue par
le président Ali Bongo dans le cadre du plan stratégique Gabon Emergent. Le
chef de l’Etat assurant aussi la présidence de la Cemac (Communauté économique
et monétaire d’Afrique centrale), un Sommet de cette organisation régionale
serait organisé à cette occasion. Reste à savoir si cette fois-ci, les hommes d’affaires français répondront présents. A suivre…
F. P. (A Libreville)