Un an après sa création, la Chambre de commerce européenne (CCE ou Eurocham) a officiellement démarré ses activités au Bénin, le 17 mai dernier. Sa mission : favoriser le développement durable des entreprises européennes et « stimuler la promotion et le développement des échanges commerciaux entre l’Europe et le Bénin », a résumé, lors de son inauguration, Michel Glazman, le président de la CCE, basée à Cotonou, par ailleurs directeur de la filiale béninoise de la société de conseil et courtage en assurances Ascoma. Toutes les entreprises d’origine européenne ou à capitaux européens exerçant au Bénin, ainsi que toute personne physique de nationalité européenne faisant des affaires entre l’Europe et le Bénin, peuvent bénéficier des services offerts par cet organisme.
Actuellement, la CCE compte 18 sociétés membres en son sein. Celles-ci emploient plus de 4 600 personnes dans ce petit pays considéré comme un hub commercial sur la façade maritime de la côté ouest-africaine, et enregistrent un chiffre d’affaires cumulé de 270 milliards de francs CFA (environ 412 millions d’euros), soit 7 % du produit intérieur brut (PIB) du Bénin. La CCE remplace désormais le Cercle économique européen du Bénin qui n’était plus en mesure de « répondre aux nouveaux défis », selon Michel Glazman.
Basé depuis plus de 10 ans dans la capitale béninoise, ce dernier pointe deux difficultés majeures pour les entreprises européennes implantées dans le pays : la nécessité de se différencier « pour apporter une réponse efficace à la mondialisation et à la concurrence régionale »; et les difficultés pour faire face aux nombreux obstacles et dysfonctionnements constatés dans le pays d’accueil. « Cette double équation, qui freine le développement des entreprises européennes, ne peut être levée par une approche individuelle », a insisté le président de la CCE.
Devenir l’interlocuteur privilégié des entrepreneurs, investisseurs et des autorités
Il aura donc pour tâche de représenter les intérêts des sociétés membres auprès des autorités béninoises et de relayer leurs préoccupations aux instances européennes à Bruxelles. Il devra également engager « un dialogue constructif » avec l’administration afin de promouvoir les échanges commerciaux et d’œuvrer à l’amélioration du climat des affaires dans les pays. La CCE espère également encourager le « networking » et diffuser les informations économiques utiles sur le Bénin et la sous-région via un dispositif de veille permanente.
« Concrètement, notre première mission sera d’accompagner et d’épauler nos membres pour résoudre les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien », insiste Michel Glazman. Les investisseurs potentiels bénéficieront également de l’expertise de la chambre. « Nous avons aussi vocation à les accueillir, les renseigner et les appuyer. Nous l’avons d’ailleurs fait tout récemment avec une délégation de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) française ».
La CCE a donc pour vocation de devenir l’interlocuteur privilégié, au Bénin, pour les entrepreneurs, les investisseurs et les autorités. Un relais important dans un contexte où le gouvernement béninois mise sur les partenariats publics-privés pour la mise en œuvre de son programme d’action.
Mais l’environnement reste difficile et surtout imprévisible, constate Josep Coll, l’ambassadeur de l’UE à Cotonou. Dans une interview accordée à RFI, il détaille les défis que devra relever la CCE, en étroite collaboration avec ses propres services. « Le climat des affaires au Bénin, tout le monde le sait, n’est pas bon. Il y a du dit et du non-dit, il y a la réglementation et la réalité. Quand nous parlons avec les autorités, nous leur disons : si les conditions d’investissement sont transparentes et sont le plus possible internationalement reconnues, vous aurez plus d’investisseurs. Mais sans cette transparence, il s’avère que le niveau de risques de ces investissements augmente et donc, ce n’est pas bon pour le Bénin ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Contact : la Chambre n’a pas encore de site Internet ni de courriel. Voici ses coordonnées téléphoniques : Tel: (00 229) 21 31 31 24/Dir: (00 229) 21 31 14 32/Cel: (00 229) 96 96 60 60 / 95 01 73 33- Fax: (00 229) 21 31 14 82