La filière de l’esport français, ces compétitions de jeux vidéo en réseau, cherche à se structurer pour surfer sur l’essor de cette nouvelle discipline au niveau international et se positionner, notamment, sur les grands événements internationaux qui attirent des milliers de fans. L’ébauche d’un plan d’action a été présenté le 16 janvier, et elle comporte un volet international.
Ils s’appellent Couterstrike, League of legend, Fortnite, Overwacht, Fifa…. Ce sont parmi les jeux les plus populaires de l’esport mondial, qui comptent des millions de fans dans le monde, jeunes et moins jeunes, mais aussi tout un écosystème d’éditeurs de jeux, organisateurs de compétitions, sponsors, fournisseurs de matériels divers. Un secteur en plein essor qui commence à prendre du poids en termes économique et financier, y compris en France.
C’est pour cela que le président Emmanuel Macron avait réaffirmé, en juin dernier, sa volonté d’accélérer la structuration de la filière esport et renforcer son attractivité, notamment à travers l’accueil de nouveaux grands événements internationaux. Il avait annoncé à cette occasion l’accueil de nouvelles grandes compétitions en France, le « Blast Major » en mai 2023 et la « Trackmania games » en 2024.
Cinq objectifs et un plan d’action concret
Pas moins de trois ministres se sont attelés à la tâche dont, en tête, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des jeux olympiques et paralympiques, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des télécommunications, et Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, en organisant une concertation avec les acteurs de cet écosystème, ensemble hétéroclites formés par les organisations représentatives de l’esport dont France Esports, les équipes esportives, les organisateurs d’évènements, le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs, les partenaires privés, médias, mouvement sportif, comité d’organisation de Paris 2024, collectivités territoriales et services de l’Etat, etc.
Le 16 janvier, à la Maison de l’Esport, lors d’un atelier organisé par le ministère des Sports, les conclusion de ces travaux menés depuis septembre ont été restitués avec autour de cinq grands objectifs selon un communiqué officiel :
-structurer l’écosystème de l’esport ;
-mieux accompagner la pratique amateur et les associations du secteur dans les territoires ;
-lever les freins au développement de la pratique en France ;
-renforcer la capacité de l’écosystème français à accueillir des grands évènements internationaux esport ;
-mobiliser l’écosystème pour accueillir l’Olympic Esports Week en France fin 2024, dans la foulée des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Vers une structure nationale
Un plan d’action a été adopté. Parmi les actions concrètes qui seront entreprises à court terme, on note le lancement d’une mission de préfiguration pour la création d’une structure nationale visant à piloter et mettre en œuvre la stratégie nationale esport qui devra rendre ses conclusions à l’été 2023.
Par ailleurs, une cartographie des acteurs de l’esport sera réalisée, visant à rendre mieux identifiables les structures territoriales existantes, à valoriser les associations, à faciliter les interactions et synergies entre les acteurs (y compris les clubs sportifs).
Enfin, des antennes régionales de l’esport seront mises en place dans deux à quatre régions pilotes (dont la région Sud) avec la désignation dans chacune d’elles d’un délégué territorial et la signature d’une convention tripartite entre l’État, France Esports, et la région concernée.
Un comité de candidature piloté par Matthieu Péché
Autre priorité de ce plan d’action, le renforcement du dynamisme international de la France, incarné par ses compétitions, ses entreprises leaders ou en pleine expansion, ses jeux vidéo, ses équipes, et contribuer à son attractivité à l’international, à travers la publication d’une instruction interministérielle permettant le recours au passeport talent « renommée internationale » pour les esportifs de haut-niveau.
Enfin, un comité de candidature a été lancé dès le 16 janvier pour obtenir la tenue en France de l’Olympic Esports Week fin 2024. Il sera copiloté par le comité national olympique et sportif français, la délégation interministérielle aux grands événements sportifs, Paris&Co – esport et avec la participation du comité d’organisation de Paris 2024. Il a été chargé d’élaborer et de présenter un projet aux acteurs publics au printemps 2023, en même temps que le cahier des charges du CIO et le périmètre de l’événement continueront à s’affiner. Matthieu Péché, manager de l’équipe Vitality sur le jeu Counter-Strike, et médaillé de bronze à Rio en 2016, coordonnera ce comité.
« Conformément à l’orientation donnée par le Président de la République, l’atelier de ce matin accélèrera, dans les tout prochains mois, la structuration de la filière ainsi que le développement de la pratique dans les territoires, a commenté Amélie Oudéa-Castéra, dans le communiqué commun des trois ministres. Et dans la foulée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, nous allons essayer d’accueillir l’Olympic Esports Week fin 2024 avec la volonté de renforcer encore les passerelles entre sport et esport ».
« La France, pour rayonner, doit renforcer son attractivité dans le esport, a indiqué pour sa part Jean-Noël Barrot. Dès 2023, nous allons montrer que le pays est terre d’accueil des grands événements internationaux de l’esport. Nous rendrons cela possible notamment en facilitant le recours au passeport talent pour les esportifs de haut-niveau. Nous conduirons parallèlement un travail d’identification des freins au développement économique du secteur, afin de les lever, et soutiendrons le renforcement du modèle économique des équipes professionnelles tout en progressant vers un meilleur encadrement des compétitions en ligne ».
A suivre…
