En 2022, la part des entreprises déclarant des retards est tombée en 2022 à son plus bas niveau depuis 10 ans, selon la dernière enquête de Coface sur les comportements de paiement dans la région. L’assureur-crédit estime que la guerre en Ukraine, la faiblesse de la demande, l’inflation et le resserrement des conditions monétaires et financières continueront de peser sur les entreprises asiatiques cette année.
Bonne nouvelle pour les entreprises travaillant avec l’Asie : la part des 2 300 entreprises de neuf pays d’Asie-Pacifique sondées par Coface (Australie, Chine, Hong Kong, Inde, Japon, Malaisie, Singapour, Taïwan et Thaïlande) ayant signalé des retards de paiement est passée de 64 % en 2021 à 57 % en 2022.
Néanmoins, la durée de ces retards s’est nettement allongée, alors que les entreprises se sont montrés plus restrictives en matière de conditions de crédit dans un contexte d’importante hausse des taux, de resserrement des conditions financières et avec une inflation importante. Les retards de paiement sont ainsi passés de 54 jours en moyenne en 2021 à 67 jours l’an dernier.
Sept des treize secteurs couverts par l’enquête ont enregistré des retards de paiement plus importants. Les retards ont en effet davantage augmenté dans le commerce de détail (+ 15 jours), le secteur pharmaceutique (+ 10,5 jours) et l’énergie (+ 10 jours). Les secteurs de l’énergie et de la construction affichent par ailleurs les délais moyens les plus importants (77 jours). A l’inverse, c’est dans l’agroalimentaire et le textile que les retards sont les plus courts, passant de 60 jours en 2021 à 52 jours en 2022.
Baisse significative des impayés de plus de six mois
D’après Coface, 80 % des impayés de plus de 6 mois (ultra-long payment delays, ULPD) ne sont jamais rattrapés. Par conséquent, les risques de trésorerie sont significatifs lorsque ces ULPD représentent plus de 2 % du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise. L’enquête montre une diminution du nombre de répondants subissant des ULPD dépassant 2 % de leur revenu annuel, la proportion passant de 34 % en 2021 à 26 % en 2022.
Malgré une amélioration dans la plupart des pays asiatiques, la situation est différente en Australie, où la proportion de répondants confrontés à des ULPD est passée d’un niveau déjà élevé de 56 % en 2021 à 63 % en 2022. La Malaisie a également été confrontée à une augmentation des risques de trésorerie, le pourcentage d’ULPD passant de 0 % des répondants en 2021 à 26 %. Globalement, la situation pourrait se détériorer dans les mois à venir, les défaillances d’entreprises ayant déjà augmenté au Japon, en Corée, en Australie, à Hong Kong et en Inde au cours du premier semestre 2023.
Des entreprises plutôt optimistes malgré la conjoncture
Pour 39 % des répondants, la hausse du prix des matières premières est le facteur qui a le plus affecté leur chiffre d’affaires et leur trésorerie. Ils mentionnent également les perturbations d’activités dues à des mesures de confinement ayant conduit à une insuffisance de main-d’oeuvre (27 %) et une baisse de la demande (20 %). Les prix élevés des matières premières, notamment de l’énergie, les taux d’intérêt élevés et les conditions financières tendues, ainsi que la faible demande mondiale, devraient freiner l’activité des entreprises en 2023, estime l’assureur-crédit.
Selon les répondants, les perspectives pour 2023 semblent pourtant s’être améliorées. Ainsi, 77 % d’entre eux s’attendent à une amélioration de la croissance économique cette année. Les entreprises indiennes et thaïlandaises sont les plus optimistes, avec respectivement 92 % (+9,4 points par rapport à 2021) et 86 % (+ 5,6) des répondants qui anticipent une croissance plus élevée. Les entreprises de Hong Kong et de Chine, où les mesures de confinement n’ont été levées qu’à la fin de 2022, se sont montrées plus confiantes quant à une croissance économique plus forte en 2023, la proportion augmentant de 23,7 points pour atteindre 77 % dans le premier et de 16,3 points pour atteindre 84 % dans le second.
Coface anticipe une légère accélération de la croissance en Asie en 2023, de l’ordre de + 4,5 %.
S.C.
