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Guide business Tunisie 2019 : les secteurs porteurs

La Tunisie doit engager sa diversification économique vers les énergies renouvelables et le numérique, et poursuivre ses efforts en matière de santé. Enfin, le pays et les villes doivent être irrigués en transports de plus en plus performants. Et le BTP est très dynamique.

 

 

Énergies renouvelables

L’urgence de réduire la facture
« La facture énergétique pèse lourdement. D’où l’importance de développer les énergies renouvelables », souligne Habib Gaïda, le directeur général de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI). Lors du Forum de l’investissement organisé par Business France à Paris, en février 2019, le ministre de l’Industrie, de l’énergie et des PME, Slim Feriani, a indiqué que la première phase (1 900 MW) d’un programme d’énergie renouvelable (ENR) de 3 500 MW au total était lancée. « Les ENR ne contribuant qu’à 5 % du mix énergétique, ce qui est très faible, le gouvernement a fixé des taux de 15 % à atteindre en 2020 et 30 % en 2030 », précise Olivier Pradet, directeur de Business France à Tunis.

À Paris, le ministre a rapporté qu’avait été constituée « une short list de 1 000 MW, 50 % dans le solaire, 50 % dans l’éolien » et qu’il y aurait 16 soumissionnaires, dont cinq Français. S’agissant de l’éolien, ils seraient 12, dont cinq Français également.

D’après nos informations, on retrouverait pour la deuxième vague d’appels à projets : pour le photovoltaïque (10 MW) VSB et, pour l’éolien (30 MW) VSB et Quadran. S’agissant des projets de concessions : pour le photovoltaïque, EDF Énergies Nouvelles, Engie Afrique, Akuo Energy, GreenYellow, Total Eren, Quadran, Voltalia ; pour l’éolien, les mêmes, sauf GreenYellow.

Dans ce domaine, tous les financeurs internationaux sont actifs, qu’ils soient bilatéraux (AFD, GIZ, Kfw…), ou multilatéraux (Berd, BEI…). « L’efficacité énergétique est un nouveau champ d’investigation. C’est nouveau, la volonté étant aussi de baisser la facture énergétique », indique Olivier Pradet. C’est ainsi qu’un projet de smart grid est développé par la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) : suivi par l’AFD, il consiste en l’installation de 400 000 compteurs intelligents dans le gouvernorat de Sfax, avec un financement de 120 M EUR.

Selon le dernier rapport Regulatory Indicators for Sustainable Energy publié en 2018 par la Banque mondiale, la Tunisie s’est hissée au 20e rang sur 133 pays en matière d’efficacité énergétique et à la 2e place à l’échelle du continent africain, juste après l’Afrique du Sud. « Cette performance, précise Olivier Pradet, est la résultante d’une stratégie efficace (cadre réglementaire, incitations fiscales et financières) menée par l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) dans plusieurs secteurs tels que l’industrie et le bâtiment ».

 

Infrastructures de transport

Du transbordement aux déplacements urbains

Tous les regards sont braqués vers deux grands projets : le port de transbordement en eau profonde d’Enfidha (1,39 Md EUR), dont le ministre des Transports, Hichem Ben Ahmed, a assuré que « les travaux vont débuter pour un montant de plus d’un milliard de dollars d’ici la fin de l’année » en février à Paris ; et le projet tram de Sfax – appelé métro léger en Tunisie – qui doit être finalisé en 2030 avec une première phase en 2022, comprenant une partie de la première ligne de tram, avec cinq lignes de bus.

« Dépendante du ministère des Transports, la Société du métro léger de Sfax, futur gestionnaire des lignes de transports en communs urbains et multimodaux sur le Grand Sfax, met aujourd’hui en place les différentes procédures des appels d’offres dans le cadre de la construction des futures lignes de tramway, en particulier pour commencer la ligne 1 », explique Olivier Pradet, directeur de Business France à Tunis.

Autres chantiers dont les développements sont à suivre en 2019 : les travaux des terminaux à conteneurs 7 et 8 du port de Rades (167 M EUR), à Tunis, dont le lancement était attendu avant la fin du printemps et l’aéroport international Tunis Carthage, qui « n’est pas la priorité », a tenu à préciser Hichem Ben Hamed. Une étude est toutefois lancée pour un nouvel aéroport.

En fait, les projets sont nombreux dans les routes, les liaisons ferroviaires ou les zones logistiques .

 

Numérique

Accompagner une jeunesse créative
En retard en matière de digitalisation, la Tunisie pourrait rapidement combler son retard, au regard de la créativité et de l’appétit entrepreneurial de sa jeunesse, qui vient de recevoir un coup de fouet, avec le vote de la loi tunisienne sur les start-up, octroyant des d’avantages fiscaux, financiers et sociaux aux investisseurs et aux jeunes entrepreneurs.

« C’est l’avenir. Les entreprises françaises devraient s’y pencher », s’enthousiasme Habib Gaïda, le directeur général de la CTFCI, qui rappelle que la création d’une Station T, à l’image de la Station F à Paris, avait été évoquée lors de la visite du président Macron, les 31 janvier et 1er février 2018.
Selon le patron de l’opérateur téléphonique Free, Xavier Niel, fondateur de la Station F et de l’École 42 (formation au codage numérique de jeunes sans diplôme), plus de 10 000 jeunes sont formés tous les ans au numérique en Tunisie.

En outre, observe Olivier Pradet, le directeur de Business France à Tunis, « de grandes banques et de grandes sociétés ont créé leur labs et des investisseurs ont ouvert des incubateurs ». S’agissant de la France, fait-il remarquer, l’Agence française de développement (AFD) aide des clusters et des écosystèmes d’innovation en offrant des lignes de financement auprès de banques locales ».

Expertise France soutient également des programmes d’innovation et « la ville de Tunis a été labélisée French Tech à l’international », poursuit Olivier Pradet. Il existe les projets de constitution d’une École 42 et d’une station T, confirme-t-il, et « on espère que les entreprises françaises sauront se positionner sur le marché des contenus numériques ».

 

 

Santé

Répondre à la demande et soutenir le tourisme
Bon an mal an, les dépenses de santé en Tunisie représentent 10 % du produit intérieur brut (PIB), soit un des niveaux les plus élevés d’Afrique. L’État vient encore d’annoncer un plan de 800 millions d’euros (M EUR), portant à la fois sur les équipements, les infrastructures hospitalières et les médicaments.

« Le secteur privé est également très dynamique, avec quelque 90 projets de clinique », remarque Olivier Pradet, directeur du bureau de Business France à Tunis. Les investisseurs internationaux ne sont pas en reste, comme les multilatéraux. L’Union européenne (UE) a, par exemple, alloué 3,6 M EUR au Programme d’appui à la réduction des inégalités sociales dans des régions défavorisées (Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa, Kairouan, Tozeur…). Dans le cadre de la politique de conversion de la dette tunisienne à l’égard de la France, une ligne de 80 M EUR est réservée à l’hôpital multidisciplinaire de Gafsa. L’Agence française de développement (AFD) a lancé des appels d’offres.

Parmi les projets publics, peuvent être cités des hôpitaux multidisciplinaires à Gabés (112 M EUR), Kairouan (112 M EUR), Béjà (75 M EUR), régionaux (100 M EUR) et pour enfants à Manouba (120 M EUR). Parmi les privés, la polyclinique Djerid à Tozeur (19 m EUR) et les villages thermaux et touristiques de Lalla Khadija dans le gouvernorat de Nabeul (80 M EUR) et d’El Hamma dans celui de Gabès (400 m EUR).

Numéro un en Afrique et au Moyen-Orient pour le tourisme médical, la Tunisie est notamment prisée pour ses 60 centres de thalassothérapie, dont le nombre pourrait augmenter à 90 à l’horizon 2020. « Le nombre d’Algériens qui viennent se soigner chez nous augmente », se félicite Habib Gaïda, le directeur général de la CTFCI.

Selon le ministre du Tourisme et de l’artisanat, Roni Trabelsi, « ce ne sont plus seulement les voisins libyens qui viennent se faire soigner, attirés par la qualité des médecins et des cliniques tunisiennes. Beaucoup d’Européens viennent maintenant pour un séjour touristique et des interventions chirurgicales ».

Parmi les projets privé-public, peuvent être mentionnés les projets de complexe thermal de Djebel Oust dans le gouvernorat de Zagouhan (40 millions), de Hammanm-Lif dans celui de Ben Arous (6 millions) et l’aménagement du pôle thermal de Korbous dans celui de Nabeul.

Avec son Club Santé, présidé par la dirigeante de Pierre Fabre Meriam Mnasri Mahjoubi, la France est bien placée pour suivre l’ensemble de ces projets. Une vingtaine de sociétés participent ainsi à des trois groupes de travail constitués : pharmacie (veille, e-santé ; piloté par Sanofi), Ingénierie-dispositifs-soins à domicile (réglementation des professions, déserts médicaux, plateforme pour l’Afrique ; Air Liquide et ER21) et Technologies (e-santé, logiciels, télémédecine ; Cegedim).

 

Construction

Quand le bâtiment va…
En avril 2018, le cabinet Market Research Hub (MRH) estimait à plus de 3 % la croissance du BTP en Tunisie entre 2018 et 2022. « Il y a un gros marché pour le second œuvre du bâtiment », assure Habib Gaïda, le directeur général de la CTFCI.

Outre les nombreux projets d’hôpitaux et de cliniques (voir l’article sur la santé), de grands projets immobiliers sont développés comme la troisième tranche ou « Lac 3 » du quartier de Tunis « Les Berges du Lac » au nord. Après le « Lac 1 » le « Lac 2 », la Société de promotion du lac de Tunis (SLPT), joint-venture entre l’État tunisien et le groupe saoudien Dallah Al Baraka, veut développer une zone d’activités, de bureaux, de services et logements collectifs sur une superficie de 300 hectares (ha).

Autre projet sur 523 ha, Tunis Financial Harbour (TFH), un hub financier ouvrant sur l’Afrique, comprend également un parc technologie et des infrastructures de tourisme (hôtel, golf, marina, port, résidences). Au nord de la capitale, TFH est piloté par Tunis Bay Project Compagny, financé par la Gulf Financial House, une banque d’investissement privée du Bahreïn.

 

Agroalimentaire

Transformation et valorisation à l’export
Dans un pays où l’agriculture représente 35 % du produit intérieur brut, « valoriser les produits est un enjeu majeur », rappelle Olivier Pradet, directeur du bureau de Business Frane à Tunis. A cet égard, certains secteurs ou domaines doivent retirer l’attention des PME françaises : lait, élevage et génétique, productivité et traçabilité notamment de la viande. Non seulement les investissements en équipements et machines doivent favoriser la transformation locale, mais un objectif supplémentaire doit être de réexporter de la valeur ajoutée.

François Pargny

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