Pas sûr toutefois que les bailleurs de fonds suivent les yeux fermés le nouveau pouvoir ivoirien. La mauvaise gouvernance, mot diplomatique pour évoquer la corruption, est une préoccupation, évoquée à mots à peine couverts par certains partenaires de poids. Il faudrait aussi que l’Administration soit récompensée « en fonction du mérite et de la compétence », a ainsi lancé l’ambassadeur des Etats-Unis à Abidjan, Phillip Carter III, qui a aussi dénoncé « la corruption endémique dans les services publics ». Autre préoccupation : la situation politique. Si la sécurité semble mieux assurée à l’ouest du pays, à l’intérieur, elle n’est pas encore apaisée, malgré la démarche de désarmement et réintégration des anciens combattants lancée par le gouvernement. Dans un pays qui connaît un taux de pauvreté de 50 %, le PND doit permettre de trouver des emplois aux quatre millions de sans-emploi, souvent des jeunes sans qualification, et aux 74 000 ex-combattants officiellement non réintégrés.