« La France n’est plus seule au Congo. Quelques jours avant nous, c’était le Brésilien Petrobras qui était passé », rapporte Philippe Costerg, responsable de l’Appui à l’export et au développement international des PME au sein de Total Développement Régional (TDR). En Afrique centrale, comme dans le reste du continent, Total entend jouer un rôle dans le développement économique, sans oublier les entreprises françaises.
Opérateur sur le projet en eau profonde de Moho-Nord, la compagnie pétrolière vient d’accompagner, durant la première semaine de décembre, 15 petites et moyennes entreprises (PME) tricolores des principaux bassins d’emploi de Total : Béarn, Nord-Pas de Calais, Provence, Normandie, Lorraine, Lyonnais, des PME «appartenant à nos métiers ou des activités connexes comme les mines, mais surtout qui innovent et offrent une valeur ajoutée », confie Phillippe Costerg à la Lettre confidentielle.
En charge du développement international des PME chez TDR, Sabine Kulasin a identifié les sociétés tricolores avec les départements CCI International des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de chaque région concernée en France. A l’autre bout de la chaîne, c’est la Chambre de Commerce et d’Industrie, d’Agriculture et des Métiers, qui a ciblé une trentaine de partenaires potentiels congolais. Ubifrance, basé à Douala au Cameroun, et les Services économiques à Brazzaville, ont complété le réseau.
De son côté, la filiale Total Congo avait confié à un grand cabinet international la mission d’établir une sélection de grands secteurs prioritaires pour le développement du pays. Parmi les activités ainsi à privilégier, l’ingénierie, les télécommunications, la sécurité incendie, la protection de l’environnement, la chaudronnerie, le nettoyage industriel, la maintenance ou encore la restauration d’entreprise.
C’est ainsi que chaque société française a bénéficié de cinq à douze rendez-vous. D’autres rencontres été organisées avec les responsables du développement de Total Congo. Des cocktails ont permis encore de nouer des contacts avec de grands donneurs d’ordre du pays. Tous ces efforts ont déjà porté quelques fruits : un spécialiste de la robinetterie aurait affiché son intérêt pour la réalisation de vannes en joint-venture ; des sociétés congolaises auraient affiché leur volonté d’intégrer des experts français pour obtenir des certifications ISO, développer les formations dans certains domaines comme les automatismes. Enfin, Total Congo, qui héberge déjà 15 VIE (Volontaire international en entreprise) employés par des PME de l’Hexagone, devrait en accueillir un seizième pour un équipementier.
Nommé le 1er juillet dernier, le responsable de l’appui à l’export et aux PME chez TDR a opéré chez Total dans plusieurs secteurs, comme les énergies renouvelables, et dans plusieurs pays, comme l’Afrique du Sud. «Dans les pays émergents et en développement, nous portons une attention particulière au contenu local, à la réalisation économique en liaison avec les politiques publiques », expose Philippe Costerg. « Dans nos équipes, nous avons ainsi des responsables du contenu local », précise-t-il.
De grands projets comme Moho-Nord au Congo, mais aussi au Nigeria ou en Angola, représentent des investissements lourds, supérieurs à dix milliards de dollars. Suffisamment, en tous cas, pour que Philippe Costerg estime que les populations locales et la modernisation du pays en bénéficient.
François Pargny