Si le déficit de la balance commerciale a continué de se réduire l’an dernier, c’est essentiellement grâce à la baisse des importations car les biens manufacturés en France peinent à trouver preneurs à l’étranger, selon une étude de l’institut Rexecode. Revue de détail.
La compétitivité des exportations françaises a du plomb dans l’aile. En 2024, selon une étude de Rexecode sur ce sujet, la France a représenté 2,7 % des exportations mondiales de biens en valeur, pas loin de son point bas de 2022 (2,5 %). Cette part se situe également en-dessous de son niveau de 2019 (3 %) alors que la moyenne des pays de la zone euro a déjà compensé le terrain perdu depuis la crise sanitaire.
Au niveau de la zone euro, la position de la France n’est guère plus brillante. Alors qu’elle atteignait 20 % en 2000, la part de marché de ses ventes internationales de biens et de services est tombée à 13 % en 2024, en net recul (- 1 point) par rapport à 2019. Certes, la baisse de la part de la machine à exporter allemande est plus important par rapport à son niveau prépandémique (- 1,8 point), mais, note Rexecode, « sur une plus longue période la trajectoire des parts de la France dans les exportations de la zone euro est la plus défavorable des grandes économies de la zone euro ».
Diminution de la part de la France dans les exportations de l’UE
Concernant les seules exportations de marchandises, leur part (12,9 % en 2024, en baisse de 0,2 point) a reculé d’un point depuis 2019. « Alors qu’elle amorçait un redressement en 2018, au moment du déploiement des politiques de l’offre, la part de la France dans les exportations de biens des pays de la zone euro a connu au moment de la crise sanitaire une forte baisse, et se situe à un niveau nettement plus bas qu’en 2019 », analyse Rexecode.
Résultat : depuis 2019, sa part de marché dans les exportations de la zone euro a dévissé de 1,4 point (contre – 1 point pour l’Allemagne). Cette réduction de la part des deux premiers exportateurs européens a par ailleurs essentiellement profité aux Pays-Bas, à l’Espagne et à l’Irlande.
En cause : la perte de compétitivité-prix de la production industrielle.
Hausse des termes de l’échange
Malgré plusieurs baisses des impôts de production depuis 2020, ces derniers restent plus élevés en France que ceux des autres pays européens. Le coût de la main d’œuvre dans l’Hexagone (46,36 euros par heure) demeure également l’un des plus élevés d’Europe. Entre 2019 et 2025, rappelle Rexecode, la France a connu une hausse des termes de l’échange de 2 %. Ainsi, l’indice des prix de production des biens de l’industrie manufacturière a augmenté de 19,3 % tandis que l’indice des prix des importations a progressé de 16,9 %.
Evolution des prix à l’exportation, hausse des termes de l’échange, baisse concomitante des termes de l’échange… Malgré la baisse des impôts à la production, la compétitivité-prix continue donc de plomber, selon Rexecode, le commerce extérieur français.
Sophie Creusillet
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