« La crise est derrière nous ». François David, président de Coface, a estimé aujourd´hui 30 août que la sortie de crise était en cours et allait se confirmer. Coface, qui présentait ses résultats semestriels, ne croit pas à une rechute brutale de l´économie mondiale au deuxième semestre, et table plutôt sur un simple ralentissement de la croissance (de l´ordre de -0,2 %).
Au total, selon ses prévisions, l´économie mondiale devrait enregistrer un taux de croissance de 3,7 % pour l´ensemble de l´année 2010 (après -1,6 % en 2009), avec un rythme plus soutenu dans les pays émergents (+6,3 % globalement) que dans les pays industrialisés (+2,1 %).
Dans ce contexte, Coface a bénéficié du redressement des clignotants de son secteur, stabilisant son chiffre d´affaires et renouant avec les bénéfices après une année noire en 2009. Le taux de sinistralité est tombé à 61 % au 1er semestre 2010 (et est attendu à 59 % pour l´ensemble de l´année), après un pic à 116 % au 1er semestre 2009.
D´où un redressement des résultats semestriels (35 millions d´euros pour le résultat net), malgré un chiffre d´affaires encore en berne (798 millions d´euros, en baisse de 2,4 % par rapport au 1er semestre 2009). En 2009, Coface avait enregistré une perte de 163 millions d´euros, dont 117 pour le seul premier semestre 2009.
C´est la reprise du chiffre d´affaires dans l´assurance-crédit qui explique une bonne part de cette tendance. Coface, qui avait cessé de souscrire de nouveaux risques à partir du 2ème trimestre 2009, a recommencé à facturer au troisième trimestre. Parallèlement, elle a resserré ses règles de gestion, imposant à ses clients une approche portefeuille par portefeuille de risques, avec une tarification prenant mieux en compte la réalité des risques.
Entre l´augmentation des primes et la reprise des facturations, le chiffre d´affaires de l´assurance s´est redressé (613 millions d´euros au 1er semestre 2010) après avoir fortement chuté au 2ème semestre 2009 (565 millions d´euros). Et le résultat opérationnel est redevenu positif : + 28 millions d´euros au 1er semestre après – 307 millions pour l´ensemble de l´année 2009. Aujourd´hui, a assuré Jérôme Cazes, la dynamique commerciale a été relancée et « le pipeline des nouvelles affaires se remplit à nouveau ».
L´année 2010 étant marquée par un redressement de la conjoncture économique et une amélioration des risques d´entreprises, le marché, rendu très concurrentiel en France en raison de la présence active des poids-lourds de l´assurance-crédit, pourrait toutefois laisser à nouveau de la marge aux clients pour négocier les taux de primes à la baisse : « De fait, on constate une certaine baisse tarifaire sur le marché français », a indiqué un dirigeant sans plus de précision.
Christine Gilguy