C’est une première : les Conseillers du Commerce extérieur de la France (CCEF) vont organiser, les 10 et 11 avril à Addis-Abeba, leur traditionnelle réunion régionale. Jusqu’à présent, « le réseau en Afrique de l’Est était trop faible », justifie un CCEF, mais, ajoute-t-il, « comme la présence française s’est renforcée dans la région, les sections pays ont aussi grossi et c’est ainsi que les CCEF d’Éthiopie ont souhaité tenir cette manifestation dans la capitale de ce pays ».
Une soixantaine de participants sont attendus pour cet évènement interne, auquel a souhaité être associé le ministère des Affaires étrangères (MAE), avec la venue de Jean-Christophe Belliard, le Monsieur Afrique du Quai d’Orsay qui fut ambassadeur en Éthiopie (2009-avril 2012), et Jacques Maire, directeur des Entreprises et de l’économie internationale.
Hasard des calendriers, au moment où Laurent Fabius ajoute le Développement international à son portefeuille dans le gouvernement Valls, outre la présentation de chaque pays d’Afrique de l’Est par les CCEF, la diplomatie économique sera le thème central débattu à Addis-Abeba. Avec en point d’orgue également la collaboration entre les différents opérateurs à l’international, comme Ubifrance, les services économiques ou encore l’Agence française de développement (AFD). Yves Boudot, le directeur Afrique de l’AFD, qui fera le déplacement, tiendra-t-il à huis clos un langage similaire à celui de la directrice générale Anne Paugam, qui en privé reconnaissait que sa maison devait encore se rapprocher du secteur privé ?
Selon un opérateur économique qui s’est confié, avec enthousiasme, à la Lettre confidentielle, tout en défendant le principe de l’aide déliée, la patronne de l’AFD affirmait récemment qu’il fallait privilégier l’offre française « quand elle est possible ». Des propos parvenus aux oreilles des milieux d’affaires, qui s’inquiètent, toutefois, à l’instar d’Anne Paugam elle-même, de « la réaction dans certains bureaux à l’étranger ». En clair, certains responsables de l’AFD en Afrique notamment, n’ayant pour seul critère d’attribution des marchés que celui du développement économique, ne veulent pas entendre parler de l’intérêt des entreprises françaises.
François Pargny