La Commission européenne de Bruxelles vient de répondre favorablement à la France, et lui autorise d´utiliser le dispositif du crédit d´impôt pour soutenir, par le levier fiscal donc, son secteur du jeu vidéo.
A la réserve que celui-ci réponde « à des critères de qualité, d’originalité et de contribution à la diversité culturelle » : un souci calmé au terme d´une année d´enquête approfondie des services de la C.E.
Le dispositif permet « aux entreprises de production de jeux vidéo soumises à l’impôt en France de déduire jusqu’à 20% des coûts de production ». Mais une limite pratique existe : 3 millions d´euros par an maximum, sachant que ce dispositif est autorisé pour quatre ans.
Dans un communiqué diffusé le jour même, Christine Lagarde (ministre de l´économie) et Hervé Novelli (secrétaire d´Etat aux entreprises et au commerce extérieur) se félicitent tous deux de la décision européenne. Les ministres chiffrent d´avance l´efficacité du dispositif : « 30 % des jeux produits en France pourraient ainsi être éligibles au crédit d’impôt. De nombreux studios indépendants (…), pourrait également en bénéficier ». Cette mesure phare avait été d´ailleurs votée par les députés français dès février 2007, et poussée par Nicolas Sarkozy, rappelle le site Gamekult.com, en soulignant le « lobbying intense » qu´il l´avait visiblement précédé.
Lagarde et Novelli rappellent eux au passage l´aura internationale du jeu vidéo français : « Trois des dix plus grands éditeurs mondiaux de jeux vidéo sont français (Activision Blizzard *, Ubisoft et Atari), ainsi que deux des plus gros éditeurs mondiaux de jeux pour téléphones mobiles (In-Fusio et Gameloft) ». Plus le poids économique d´un secteur devenu incontournable, comptant « 2500 emplois directs en France et près de 15 millions de joueurs ». Pour preuve, le jeu vidéo « made in France » bouge aussi à l´international : Vivendi a racheté Activision en décembre, et Ubisoft le studio japonais Digital Kids.