Groupe industriel français intervenant dans la conception et la fabrication d’équipements de soudage, chargeurs de batteries et systèmes de réparation carrosserie, GYS compte plus de 820 collaborateurs dans le monde. Son P-dg, Bruno Bouygues, témoigne des nouveaux besoins en compétence apparus avec la crise dans un entretien exclusif paru dans le dernier numéro spécial du Moci consacré aux formations au commerce international*.
Le Moci; Quel impact a eu la crise sur le développement des compétences à l’international de vos collaborateurs ?
Bruno Bouygues. Compte tenu de notre choix de détenir des stocks de produits finis – on disait de nous à l’époque que nous n’étions pas très lean ! –, nous avons pu continuer à livrer nos clients et assurer la continuité du service client pendant le premier confinement. Anticipant cependant que l’international allait se bloquer, nous avons recruté beaucoup de personnes à l’export avant l’été 2020.
Nous nous disions que les 18 mois alors annoncés pour mettre au point les vaccins correspondraient aussi au temps qu’il nous faudrait pour former des commerciaux et ainsi être prêts à reprendre dès la réouverture des frontières. Nous avons ainsi doublé le bureau export, passant de douze à vingt-quatre personnes, dont nous pensions qu’elles seraient prêtes à assurer les salons et à voyager dès que cela serait possible.
« Nous avons mis en place de nombreux outils numériques »
Le Moci. Et ce n’est pas le cas ?
B. B. Pas tout à fait. Pour continuer à échanger avec nos clients, nous avons mis en place de nombreux outils numériques. Par exemple, nous nous sommes dotés de six petites salles de visioconférence. De deux à trois par mois, le nombre des visios est monté à une centaine.
Cela nous a également conduits à faire évoluer nos façons de faire. Car, si les distributeurs étaient contents du premier contact en visio, ils avaient besoin de davantage de contenu pour les échanges suivants. C’est ainsi que nous avons recruté des formateurs pour aider l’équipe du bureau export à écrire du contenu, à le structurer et à le présenter au client. Nous avons également recruté des personnes dédiées à la réalisation de petites pastilles vidéo qui présentent en 30 à 40 secondes un aspect de chacun de nos produits.
Le Moci. Les besoins des clients ont-ils évolué ?
B. B. Nos clients sont en attente d’une relation numérique plus fluide, ce qui nous a incité à acquérir des logiciels, par exemple pour envoyer les factures ou encore des informations produit, qui passait jusque-là par l’envoi de mails. Développer la relation clients à distance nous a aussi conduits à renforcer le nombre de langues étrangères parlées dans l’équipe, passant de cinq à onze aujourd’hui. Nous avons ainsi intégré des personnes parlant tchèque, polonais, japonais, italien et chinois. L’objectif est d’assurer une plus forte proximité lors de ces échanges en visio.
Le Moci. Quid de vos recrutements ?
B. B. Depuis la fin du premier confinement, nous avons recruté plus de 140 collaborateurs, dont la moitié de CDD et d’intérimaires pour lesquels les contrats avaient été interrompus à cause de la crise. Et nous recherchons encore des profils de techniciens, d’ingénieurs, de commerciaux, qui présentent soit des profils de techniciens, soit de commerciaux avec une curiosité pour le technique. Le fait de recruter en 2020, à contre-cycle, nous a d’ailleurs permis de faire venir des talents que nous n’aurions sans doute pas attirés auparavant.
Propos recueillis
par Gaëlle Ginibrière
*Pour consulter en ligne le dernier numéro spécial du Moci
sur les formations initiales et continues au commerce international, paru début juillet,
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