Augmenter « durablement » en 3 ans le nombre d’exportateurs – 385 entreprises supplémentaires- et diversifier des débouchés pour moitié concentrés sur seulement quatre marchés (Etats-Unis, Espagne, Allemagne, Royaume Uni). Tels sont les objectifs ambitieux du Plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE) de l’Aquitaine, qui devait être signé aujourd’hui 14 novembre à Bordeaux en présence de la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq et d’Alain Rousset, président de la Région.
L’augmentation du nombre d’entreprises exportatrices apparaît comme un challenge tout à la fois réaliste et difficile pour cette région : si quelque 13 000 exportateurs y sont recensés, le chiffre tombe à 6 000 si l’on considère, à l’instar des Douanes, celles qui exportent plus de 2 000 euros. Surtout, on ne compte que 1336 entreprises indépendantes de grands groupes exportant entre 100 000 et 1 million d’euros/an, et seulement 684 plus de 1 million d’euros. En l’occurrence, le cœur de cible principal du plan d’action proposé dans le PRIE est constitué de ces 1857 PME et ETI indépendantes jugées à potentiel.
Le document de 80 pages du PRIE aquitain, que la Lettre confidentielle a consulté en avant-première, présente un plan d’action détaillé qui repose sur 5 grands axes :
1- La création d’un Observatoire des échanges internationaux (dès janvier 2014), dont le projet est confié à la Chambre régionale de commerce et d’industrie Aquitaine, et qui sera aussi l’outil de suivi des résultats du PRIE en terme de commerce extérieur ;
2- Un cadre stratégique d’internationalisation par filière s’appuyant sur des programmes régionaux d’actions collectives et par cluster à l’international (filières prioritaires : Aéronautique-spatial-défense ; agroalimentaire et
viniculture ; santé ; croissance verte ; numérique ; optique-photonique-laser) ;
3- La création d’un parcours de l’internationalisation des entreprises autour duquel seront organisés les appuis de la Région et de ses partenaires. Ce parcours prévoit, entre autres, le développement d’une offre régionale d’accompagnement complète de l’implantation à l’étranger, via le développement d’ « incubateurs régionaux ». La région ne dispose actuellement que de deux bureaux à l’étranger qui ne font que de l’aide à la prospection (à Wuhan, pour l’agroalimentaire, et Sao Paulo pour l’aéronautique et les transports intelligents). Brésil, Chine, Etats-Unis et Allemagne sont les quatre priorités pour l’élaboration de ces « incubateurs », qui pourraient passer par des accords avec des prestataires tiers.
4-Des mesures d’incitation à la structuration de la fonction internationale au sein des entreprises (avec notamment des actions de promotion des métiers de l’international).
5-Des plateformes régionales de l’internationalisation des entreprises mixant différents appuis en fonction des besoins : accompagnement à l’internationalisation, accueil/orientation/accompagnement pour les financements. A noter que le dispositif sera renforcé pour les ETI et PME à potentiel avec plus de sur mesure sous la houlette du tandem Bpifrance/Ubifrance.
Globalement, CCI international Aquitaine, qui administre le site portail régional dédié à l’international inauguré l’an dernier (export.aquitaine.fr) a été confirmé comme point d’entrée principal de la plateforme des appuis, les partenaires du PRIE étant ceux déjà présents dans le cadre de la charte régionale de l’export signée en 2011 : Région, CCE Aquitaine, Bpifrance (ex. Oséo), CCI International Aquitaine, Coface, Etat (via la préfecture de région) et Ubifrance.
C.G