Une affaire de pots de vin éclate en ce début mai, au moment où Alstom paraît s´être sorti de la crise qui a failli le mener à une pure et simple faillite en 2004.
Il apparaît après publication qu’au cours de l´exercice 2007-2008, le résultat net part du groupe a bondi de 56%, à 852 millions d´euros. Le chiffre d´affaire s´est établi à 19,908 milliards d´euros, en hausse de 19% par rapport à l´exercice précédent. Lors de la présentation de ces résultats, ce mercredi 7 mai, le PDG d´Alstom, Patrick Kron, a indiqué que ces soupçons de corruption portaient sur de « vielles affaires » et que son groupe collaborait avec les autorités judiciaires.
De quoi s’agit-il? Les autorités judiciaires suisses ont ouvert une enquête sur Alstom qu’elles soupçonnent de corruption. Cette information, dévoilée le 6 mai par le Wall Street Journal , a été confirmée par le ministère public de la Confédération helvétique. L´institution a déclaré à l´AFP que la police judiciaire menait une investigation « sur des personnes appartenant à la mouvance du groupe français Alstom pour corruption, blanchiment d’argent et d’autres délits présumés avoir été commis en relation avec l’acquisition de commandes d’infrastructures en Amérique du Sud et en Asie ».
En 2004, des transferts de fonds (qui passaient par une banque de Zurich) en direction de sociétés écrans contrôlées par Alstom ont mis la puce à l´oreille des autorités suisses. Elles ont alerté la justice française en mai 2007. Le parquet de Paris aurait ouvert une information sur cette affaire en novembre dernier.
D´après le Wall Street Journal, ces fonds – « plusieurs millions de dollars – étaient destinés à des responsables marketing du groupe d´infrastructure d´énergie et de transports basés à Singapour, en Indonésie, au Venezuela et au Brésil. Alstom les auraient utilisés pour remporter des contrats dans ces pays. D´après un porte-parole de l´inventeur du TGV, cet article « repose sur des hypothèses et des spéculations ». Le groupe a indiqué par ailleurs le 6 mai qu´il n´était visé actuellement « par aucune procédure judiciaire ».
Comme Siemens
Les déboires d´Alstom rappellent ceux que son rival allemand Siemens a subis fin 2006. Le groupe avait été secoué par un scandale de corruption ayant contraint une partie de sa direction à la démission. Comme à chaque fois dans ce type de scandale, on peut se demander pourquoi l´affaire dont Alstom est l´objet ressort à ce moment précis.