La France est de plus en plus concurrencée en
Algérie. Si en novembre 2011 elle disposait encore d’une part de marché de 15,1
%, celle-ci avait fondu à 12,8 % un an plus tard. D’après les statistiques d’échange compilées par la base de données
GTA/GTIS, la France était ainsi talonnée par la Chine, avec 12,5 %.
Certes, les statistiques du commerce
extérieur varient beaucoup : la France annonçait ainsi des exportations en
Algérie de 6,4 milliards d’euros l’an dernier, alors que côté algérien les
importations en provenance de l’Hexagone étaient inférieures à ce chiffre d’environ
deux milliards d’euros. Reste que « nous avons assisté entre 2005 et 2011
à une baisse de 40 % du nombre de PME françaises travaillant en Algérie »,
reconnaissait la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq en ouverture d’une journée Algérie,
organisée par Ubifrance, le 2 avril, en présence de plus de 210 participants. Une journée qui visait à préparer le forum d’affaires franco-algérien prévu au moment de la Foire d’Alger, fin mai.
Des PME françaises encore « craintives »
La France demeure aussi le
premier investisseur hors hydrocarbures, mais force est de constater qu’un
certain nombre de PME demeurent
« craintives », regrettait, pour sa part, l’Algérien Réda Hamiani,
président du Forum des chefs d’entreprises (FCE). En cause, la loi sur
l’investissement étranger, couramment appelée «règle du 51/49 »,
stipulant que tout projet ou toute société commune doit être majoritairement
détenu par des intérêts algériens. C’est pourquoi Reda Hamiani plaide pour
« plus de flexibilité », convaincu qu’il est qu’un système 30/70 au
profit de l’investisseur étranger serait « plus profitable aux deux
parties ».
La journée proposée par Ubifrance
visait notamment à montrer que la règle du 51/49 n’empêchait pas des groupes
comme Renault, Alstom, Sanofi-Aventis, et des PME, à l’instar de Péters
Surgical (sutures chirurgicales) ou Vincent Industries (panneaux
photovoltaïques), de s’implanter industriellement sur place.
En mai, un comité franco-algérien et un forum de partenariat
Reste que les autorités algériennes affichent une volonté d’améliorer la situation, sans toutefois être très précises sur leurs intentions concrètes. Passée du 132e rang en
2009 au 152e sur 183 en 2013 dans le classement du rapport Doing
Business de la Banque mondiale, l’Algérie a demandé à l’institution
de Bretton Woods de l’appuyer dans la mise en place d’un Comité national
d’amélioration de l’environnement des affaires. « Depuis un mois, nous
nous sommes engagés à créer un climat incitatif », a souligné à Paris le
ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement
(Mipi), Cherif Rahmani (notre photo). Présidé par un haut fonctionnaire du
Mipi, le Comité vise à renforcer la coordination interministérielle et à
impulser les changements nécessaires « à caractère juridique et
institutionnel ».
Côté bilatéral, le premier Comité économique franco
algérien (Comefa) se tiendra à Alger, en marge du deuxième forum franco-algérien monté par Ubifrance, les 28 et 29
mai. La
première édition de ce forum, en 2011, avait mobilisé 134 sociétés françaises et 400
entreprises algériennes.
« C’était un forum de
consolidation. Aujourd’hui, nous voulons faire du qualitatif, en sélectionnant
45 entreprises françaises avec des projets en gestation et recherchant des
partenaires », rapporte Alain Boutebel, directeur Ubifrance à Alger. Quatre
ateliers seront aussi proposés dans la sous-traitance automobile, la pharmacie,
l’agro-industrie, les matériaux de construction et le second œuvre du bâtiment.
Le 15e anniversaire du Pavillon France à la Foire d’Alger
Enfin, dans le prolongement du
forum, du 29 mai au 3 juin, se déroulera la 46e Foire internationale
d’Alger. La CCI
Paris-Ile-de-France y organisant le 15e Pavillon
France, « nous espérons renouveler notre participation de l’an
dernier », a indiqué au Moci son directeur du Développement international
des entreprises, Rémy Arthus. En 2012, elles étaient 53 sociétés à exposer sur
une superficie totale de 1 300
m2. Mais cette année, une innovation sera introduite,
avec la mise en place de deux pôles dans des secteurs porteurs :
cosmétiques et ameublement.
Nicole Bricq estime pour sa part que, pour
maintenir son leadership en Algérie, la France doit diversifier ses échanges.
Et la ministre de citer la ville durable, en faisant allusion à la création de
villes nouvelles en Algérie, de l’agroalimentaire et de la santé. Paris mise aussi sur la « colocalisation ». Dans un
communiqué de presse, diffusé le 2 avril, le ministère du Commerce extérieur
affirme que Nicole Bricq et Chérif Rahmani, qui se sont entretenus à l’issue de
la réunion d’Ubifrance, se sont « engagés à ce que les premiers exemples
concrets de colocalisation d’activités industrielles entre les deux rives de
la Méditerranée se développent, à l’image de ce qui se passe dans le secteur
automobile, autour de l’implantation de l’usine Renault à Oran ». D’autres
projets seraient ainsi « en cours » dans la santé, l’agroalimentaire
et l’aéronautique.
François Pargny
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