Les exportations françaises d’agroéquipements bénéficient d’un contexte favorable, à l’heure où de nombreux pays renforcent leurs chaînes d’approvisionnement et les productions locales, selon l’étude annuelle Où exporter en 2023 publiée en marge du SIAL par Business France et le ministère de l’Agriculture. Tour d’horizon des marchés qui ont actuellement le vent en poupe.
Si les exportations agricoles et agroalimentaires ont enregistré une hausse de 12,5 % en 2021, essentiellement tirées par le grand export, les livraisons internationales d’agroéquipements et de machines pour l’industrie agroalimentaire (IAA) ne sont pas en reste.
« Les exportations d’équipements IAA ont retrouvé leur niveau d’avant crise (+ 11,5 % par rapport à 2020 ; 11,2 Md EUR), tandis que celles de solutions pour l’élevage (+7,9 % ; 6 Md EUR) et de solutions destinées aux cultures végétales (+11,1 % ; 10,5 Md EUR) l’ont même dépassé », relève l’étude Où exporter en 2023 présentée le 17 octobre par Business France et le ministère de l’Agriculture en marge du Sial (Salon international de l’alimentation).
Pologne, Autriche, Turquie, nouvelles cibles
Sur le segment des agroéquipements pour les cultures végétales, les exportations ont franchi la barre des 4 Md en 2021, à 4,1 Md EUR, en progression de 20 % par rapport à 2020. Si les trois principaux clients sont l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, les exportations françaises d’agroéquipements ont particulièrement progressé en 2021 vers la Pologne, l’Autriche, la Turquie, l’Australie, le Danemark, la Chine et l’Afrique du Sud.
Parmi les marchés moins importants en taille (inférieurs à 100 millions d’euros), les plus fortes augmentations sont observées à destination du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège.
De nombreux marchés sont demandeurs de solutions d’optimisation de l’irrigation, de solutions économes en eau et en énergie, autant de domaines sur lesquels les startup, PME et ETI françaises innovantes peuvent se positionner, estime Business France. Cette dernière cible, comme marchés à fort potentiel, la Pologne, l’Autriche et la Turquie.
La France toujours 4e exportateur mondial
Du côté des équipements pour les IAA, les exportations ont rebondi de 12 % en 2021, tirées par l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie, l’Espagne et la Belgique. Celles d’équipements d’emballage ont en revanche fléchi de 15 % entre 2016 et 2021. La France maintient cependant sa position de 4e exportateur mondial derrière l’Allemagne, l’Italie et la Chine. Les exportations françaises d’emballages ont en revanche renoué avec la croissance en 2021 (+11 %).
Cette reprise s’explique en partie par les plans de relance au sein de l’Union européenne et le Royaume-Uni a également d’importants besoins, dans un contexte post-Brexit. Les besoins sont également importants en Afrique et au Moyen-Orient (Côte d’Ivoire, Sénégal, Turquie, Égypte) ainsi qu’en Asie où la croissance du secteur est la plus forte au niveau mondial (Asie du Sud-Est, Taïwan, Inde).
Si les perspectives du secteur restent au beau fixe, la guerre en Ukraine pourraient cependant perturber le marché. Elle a en effet provoqué une envolée des prix de l’énergie et des matières premières ainsi que des difficultés d’approvisionnement pour certaines pièces. Conséquence : début 2022, les délais de livraison pour les agroéquipements sont passés à 19 semaines en moyenne, contre 8 habituellement.
Sophie Creusillet