Comme son prédécesseur Dov Zerah
à la tête de l’Agence française de développement (AFD), Anne Paugam va devoir
résister aux multiples pressions pour un retour à l’aide liée. Interrogé à ce
sujet par la Lettre confidentielle (LC), lors de la présentation, le 10 juin,
des résultats 2012 de Proparco, Claude Périou, directeur général de la filiale
de l’AFD pour le secteur privé, a tenu à rappeler que « l’AFD est une
banque de développement » et a soutenu qu’il « n’est pas question de
relier l’aide ».
Toutefois, a-t-il renchéri,
« il est important que Proparco soit un acteur des entreprises françaises
quand elles ont des intentions d’investissement ». D’où « la
nécessite pour nous, convient-il, de les rencontrer, les identifier et les
financer ». Pour prouver la bonne volonté de son établissement, Claude
Périou a cité « l’accompagnement en capital sur place » dont a
bénéficié Nutriset, un spécialiste du lait de renutrition haute énergie pour
lutter contre la malnutrition, dont le holding Onyx, après avoir signé une
convention de financement de 2 millions d’euros en 2010, a obtenu un prêt de 4
millions l’an dernier.
Créateur en 1996 du Plumpy’Nut, pâte nutritive prête à
l’emploi à base de lait en poudre, d’arachides, d’huiles végétales et de sucre,
vendue en dose, Nutriset va pouvoir ainsi augmenter les capacités de
production du réseau local PlumpyField auquel la société française confie à la
fois la production et la commercialisation.
Selon Claude Périou, Proparco a appuyé de nombreuses
entreprises françaises, comme Lafarge, Société Générale, et Crédit Agricole. La
filiale de l’AFD est, d’ailleurs, rappelle-t-il, membre du Cian (Conseil
français des investisseurs en Afrique) et « donc connaît bien les sociétés
françaises en Afrique ».
François Pargny