D’après le rapport intitulé « Croissance en Europe : la compétitivité est
impérative » – publié pour la troisième année consécutive par l’INSEAD (l’Institut européen
d’administration des affaires), Booz & Company et le Conseil exécutif européen (EEC) –, les dirigeants d’entreprises dans le monde se montrent davantage
pessimistes sur l’Europe qu’il y a un an (61 % en 2013 contre 52 % en 2012).
Le rapport a été présenté hier, 6 juin, lors de la 3ème conférence annuelle sur l’état de l’Union européenne, à Bruxelles. Mené auprès de 1 500 chefs d’entreprise originaires d’Europe et hors Europe, le rapport analyse leur opinion sur les aspects économiques, sociaux et politiques de l’Union européenne (U.E).
Mettre l’accent sur la productivité
L’étude révèle que 88 % des sondés
estiment que le vieux continent présente un besoin urgent d’appliquer des mesures pour
combler le fossé de sa compétitivité et augmenter sa
productivité. Toutefois, 72 % pensent que l’Union européenne
est capable d’achever un
changement positif. Et en se projetant en 2030, ces derniers estiment
que l’U.E restera l’une des principales puissances
mondiales.
« Sur 10 personnes interrogées, 9 appellent à des actions
ciblées pour améliorer la productivité et la compétitivité », souligne Javier
Gimeno, professeur de stratégie au sein de l’école internationale de management. Restaurer la productivité en Europe est la principale priorité économique pour 88 % des sondés. Une majorité estiment, par ailleurs, que la croissance sera stimulée par les PME et non les multinationales ou encore les entreprises publiques.
En ce qui concerne les freins et obstacles à la productivité, 71 %
l’attribuent au coût du travail et 64 % à un déficit de culture d’innovation et plus
généralement à un défaut d’esprit d’entreprise.
L’Europe à la traîne en matière d’innovation
Autre constat mis en évidence par le rapport, 6 personnes sur 10 pensent que le manque de culture d’innovation est un obstacle clé à la croissance économique et au développement en Europe. Et 8 dirigeants sur 10 sont davantage préoccupés par la menace que constitue l’innovation en Chine que par celle présentée par la concurrence en provenance d’Inde, du Japon et des Etats-Unis qu’ils ne l’étaient les années précédentes.
52 % estiment que le manque de financement est un obstacle
à l’innovation et ils sont près de 70 % à penser que des mesures d’incitation
financière (subventions, investissements) sont indispensables. Parmi elles, ils
plébiscitent à 85 % la mise en place de dispositifs fiscaux favorisant
l’investissement privé. De façon plus large, ils sont une forte majorité (94 %)
à vouloir accroître le degré de collaboration entre universités et entreprises
privées pour développer l’innovation. Ils pensent aussi que les PME sont les
structures d’entreprises les plus adaptées (34 %) au contraire des grandes
entreprises multinationales (19 %).
V. A.
Pour en savoir plus :
– Rapport complet « Growing Europe : the competitiveness imperative » au lien suivant : http://www.insead.edu/home/documents/INSEAD_BOOZ_SoEU_Study2013.pdf
– Site de la 3ème conférence sur « l’Etat de l’Union européenne » : http://www.stateoftheeu.eu/