« Il
faut que nous mettions en œuvre le couple financement (Bpifrance) et accompagnement (Ubifrance) »,
a déclaré Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, le 18 septembre lors de son intervention dans les locaux d’Ubifrance où elle s’est adressée aux nouveaux chargés d’affaires internationaux (CAI) auprès de Bpifrance et aux cadres de l’agence.
Un an et un jour plus tôt, c’est dans ces mêmes locaux que la ministre exposait sa stratégie de couple pays-secteurs gagnants à l’international rendue publique à la fin de l’année dernière et s’inscrivant dans le Pacte national pour la
croissance, la compétitivité et l’emploi.
A l’occasion de la rentrée d’Ubifrance, Nicole Bricq venait présenter, à l’origine, les étapes du déploiement
des chargés d’affaires internationaux (CAI) au sein de Bpifrance. Ces derniers, mis à disposition par Ubifrance, devront accompagner de manière personnalisée et sur la durée les
PME et ETI à fort potentiel de croissance à l’export. Finalement, la ministre a donné un avant goût de sa nouvelle feuille de route. Après les quatre secteurs prioritaires autour du « mieux vivre », Nicole Bricq a présenté cette fois-ci les pays et zones géographiques porteurs pour la France toujours dans l’optique de rétablir la balance commerciale hors énergie avec pour objectif d’être en dessous de la barre des 60 milliards d’euros à la fin de l’année.
L’Europe et l’Afrique, deux pays prioritaires
« Au Maroc et en
Algérie on doit maintenir notre
position de 1er partenaire économique. », a indiqué Nicole Bricq. Et au Vietnam, la France
doit doubler sa part de marché sur cinq ans, celle-ci n’est que de 1 % à l’heure
actuelle.
Mais les deux priorités sur lesquelles elle met désormais l’accent sont l’Europe et l’Afrique. En Europe, a-t-elle rappelé, « on perd des parts de marché. C’est un
terrain de jeu que l’on a pas assez exploré ». Début septembre, Nicole Bricq s’est rendue en Suède et en Lituanie. Ce pays balte constitue une route commerciale peu onéreuse pour aller au Nord de l’Europe, a fait remarquer la ministre. Sa prochaine destination sera
la Pologne puis le Danemark où elle se rendra en octobre.
Autre
priorité à l’ordre du jour, le continent africain. La ministre revenait la veille d’un déplacement au
Nigeria, un pays, déplore-t-elle, qui n’a pas vu de ministre français depuis 4 ans. Au Nigeria, où elle a accompagné une délégation française de 15 PME,
la ministre souhaite augmenter la part française qui était de 5 % hier et de 3 %
aujourd’hui. « Ma
priorité, a déclaré Nicole Bricq, c’est l’Afrique, nos parts de marché y sont
trop faibles. Les pays en croissance, a-t-elle poursuivi, ne sont pas forcément ceux de l’Afrique francophone ». Ainsi, en octobre, Nicole Bricq se rendra en Afrique de l’Est, au Kenya.
Regrouper les opérateurs
La ministre a également redit sa volonté de fédérer
les acteurs et de les faire travailler ensemble, rappelant au passage qu’Ubifrance était, pour elle, le
cœur d’un tel dispositif. Nicole Bricq a confirmé son souhait de voir cesser les rivalités nuisibles entre Sopexa et Ubifrance, expliquant que c’était la raison qui l’avait incité, avec Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, a demander aux deux organismes de leur faire des propositions (cf. Lettre confidentielle du 12/09). « On me dit que ça avance », a-t-elle glissé à ce sujet.
Sur le rapprochement
d’Ubifrance avec l’AFII (Agence française pour les
investissements internationaux), la ministre a redit ses convictions. Il s’agirait comme cela a été fait en Suède -où Nicole Bricq a abordé le sujet avec son homologue lors de son déplacement le 2 septembre-, de rapprocher l’outil d’attractivité
et l’outil d’accompagnement à l’international (cf. Lettre confidentielle du 19/09). « Les chaînes de valeur
mondiale sont maintenant partagées, ça n’a plus de sens d’avoir deux
opérateurs ». En France, une telle réforme ne va pas
se faire tout de suite, mais la ministre est déterminée. « Ma
volonté est très ferme sur ce sujet. J’irai au bout de cette potentialité, et
on verra », a-t-elle soutenu.
Venice Affre