C´est un G20 a minima qui s´est conclu vendredi 12 novembre à Séoul après d´intenses négociations sans pour autant aboutir à des décisions concrètes. Toutefois la Chine apparaît comme la grande gagnante de ce sommet au cours duquel la réforme du Fonds monétaire international (FMI) a été définitivement adoptée. Cette réforme, qui prévoit une meilleure représentation des pays en développement au sein de l´institution, fait de la Chine, avec 6 % des voix, son troisième actionnaire.
Ce sommet dessine les contours des trois chantiers dont la France veut se saisir pendant l´année de sa présidence du Groupe des 20 : la réforme du système international, la lutte contre la volatilité des prix des matières premières et la gouvernance mondiale. «Ils ne pourront être achevés au terme d´une seule année», a déclaré le président français Nicolas Sarkozy lors d´une conférence de presse à l´issue de ce cinquième sommet du G20.
Concernant les déséquilibres mondiaux, les ministres des Finances devront constituer des «directives indicatives» pour mesurer, en concertation avec le FMI, les déséquilibres de la balance courante. Les discussions détaillées de ce processus, pour l´instant très flou, ont été remises au premier semestre 2011.
Aucune avancée immédiate non plus du côté des taux de change. Les chefs d´Etat se sont en effet contentés de reprendre mot pour mot les termes du communiqué de leurs ministres des Finances qui s´étaient réunis fin octobre à Gyeongju, en Corée. S´ils se sont une nouvelle fois engagés à ne pas recourir aux «dévaluations compétitives», le texte final (voir le PDF en fin d’article) ne mentionne pas, sous la pression de Pékin, de condamnation des «sous-évaluations compétitives».
On note toutefois une avancée de ce timide G20 : l´approbation de l´accord de « Bâle III » destiné à renforcer la supervision du marché des dérivés de gré à gré et à réduire la dépendance aux agences de notation. Si les participants ont appuyé une série de recommandation sur les banques d’importance systémique (établissements dont la faillite aurait des répercussions en chaîne sur l’ensemble de la finance mondiale), ils ne sont pas parvenus à se mettre d´accord sur l´obligation d´un surcroît de capital pour ces banques.
Au final, ce sont des dossiers « colossaux » comme les a qualifié lui-même Nicolas Sarkozy, qui attendent la présidence française avant la tenue du prochain sommet du G20 à Cannes, en novembre 2011. Pour les faire avancer, le président français à d´ores et déjà annoncé qu´il se rendrait aux Etats-Unis, en Inde et en Afrique du Sud pour évoquer de manière bilatérale les questions relatives au système monétaire international et à la gouvernance mondiale ».
Sophie Creusillet