Les secteurs connexes à l’informatique sont en plein boom, dans les cartes à puce, la sécurité, les télécommunications. Des opportunités à saisir.
Tout d’abord, les cartes à puce. Avec l’introduction d’une vaste procédure d’identification électronique pour le gouvernement, mais aussi de comportements de consommation nouveaux (utilisation des cartes de paiement, biométrie, sécurisation), ce marché représente près de 150 milliards d’euros.
Des entreprises françaises déjà présentes comme Morpho, qui a remporté le contrat pour l’identification des individus, se spécialisent dans la sécurisation de données. Evolis, qui dispose d’un commercial au siège et d’un intégrateur et partenaire en Inde, réalise la moitié de son chiffre d’affaires sur le sous-continent, en effectuant l’impression des cartes plastique, magnétiques ou à puce. Selon Christophe Commeau, responsable sectoriel Ubifrance en poste à Bangalore, « la vague est loin d’être passée, et les implantations françaises ont toutes leurs chances ».
L’Inde produit par ailleurs entre 15 et 20 millions de cartes SIM par mois, signes de besoins énormes dans la téléphonie mobile. « Il s’agit du deuxième marché mondial. Il continue de se développer à grande échelle. Certaines grosses sociétés, comme Alcatel Lucent, travaillent dans ce secteur depuis les années 1980, notamment en partenariat avec l’acteur public indien [ndlr : Bharat Sanchar Nigam Ltd, BSNL]. Mais de nombreuses opportunités demeurent pour les PME », souligne Christophe Commeau.
Les télécoms représentent un marché de 48 milliards d’euros et 771 millions de connexions mobiles (plus de 92 % d’utilisateurs utilisent le pré-paiement). Il existe des besoins en équipements, pour les tours GSM par exemple, mais aussi les infrastructures de services. À Mumbai, une société bretonne, Astellia, propose ainsi de manager les réseaux ou d’optimiser les performances de clients tels que Vodafone ou Airtel.
La porte est également ouverte dans les services à valeur ajoutée pour les applications mobiles (fonds d’écran ou autres services payants) où la France a un vrai savoir-faire. Christophe Commeau recommande d’ailleurs aux entreprises intéressées d’opter pour des contrats de licence plutôt qu’une implantation physique : « Il y a de la place pour tout le monde, mais c’est un marché tentaculaire qui attire les curieux souvent mal préparés. Il faut que les Français aient une vraie stratégie innovante à l’export pour s’y retrouver. »
Enfin, reste le secteur audiovisuel, toujours en expansion, et troisième marché mondial. Les besoins en équipements lourds, notamment en câbles pour la télévision (la TV représente un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, soit plus que le cinéma avec 1,5 milliard) se font sentir, de même que pour les 300 nouvelles radios (chiffre d’affaires de 41 millions d’euros), où la demande en solutions intégrales de logiciels est très forte. Il est préconisé là aussi de passer par des contrats de licence d’utilisateurs. « Les Français sont très bons et il existe plusieurs possibilités pour ces contrats : à l’année, par nombre de connexions, etc. », souligne Christophe Commeau.
Certes, le marché est encore contrôlé, mais il s’ouvre de plus en plus. Fin 2012, la numérisation des réseaux terrestres devrait faire son apparition en Inde et sera ouverte aux équipementiers. Sur ces niches, Christophe Commeau conseille la prudence aux trop petites entreprises françaises qui n’auraient pas les reins suffisamment solides. Il rappelle de bien cibler ces secteurs innovants : « Attention, il ne faut pas venir pour faire du low-cost mais pour apporter un savoir-faire et développer de nouvelles possibilités. »
C. C.
De nouveaux pôles informatiques en gestation
Sept pôles importants concentrent l’essentiel du secteur high tech indien : Bangalore, National Capital Region (NCR, l’Etat administratif de Delhi, qui inclut Gurgaon et Noida notamment), Delhi, Hyderabad, Chennai, Pune, Mumbai et Kolkata. Mais une diversification géographique est en cours. D’après le rapport « IT & ITeS », publié annuellement par l’India Brand Equity Foundation (IBEF), la plupart des entreprises qui ont démarré dans une métropole poursuivent leur expansion dans des villes plus petites, comme Chandigarh ou Mysore, qui offrent des prix compétitifs en termes d’administration, de foncier, de maintenance et de ressources humaines. Ainsi, l’Andhra Pradesh (capitale Hyderabad) totalise 59 zones franches (Special Economic Zones, SEZ), devant le Maharashtra (51) et le Tamil Nadu, également intéressant avec ses 38 SEZ.
C. C.