Après deux ans de pandémie qui ont compliqué leur vie professionnelle et familiale, les expatriés français se disent satisfaits de leur expatriation, selon une récente étude.
Neuf expatriés français sur dix se disent heureux de leur vie à l’étranger, un chiffre stable depuis deux ans, selon la 3e édition de l’Observatoire de l’expatriation, réalisée par la Banque Transatlantique (groupe Crédit Mutuel), en partenariat avec Opinion Way et l’Union des Français de l’étranger. Ce score s’élève même à 94 % en Amérique du Nord et 92 % en Europe.
« En revanche le taux de répondants se disant « très satisfaits » est passé de 51 % en 2020 à 42 % en 2022 », indique néanmoins Vincent Joulia, membre du directoire de la Banque Transatlantique.
53 % d’entre eux comptent rester dans leur pays actuel et 16 % seulement envisagent de revenir en France. Parmi les pays plébiscités pour de nouvelles aventures professionnelles, l’Espagne, le Canada et les États-Unis ont leur préférence. Huit expatriés sur dix (81 %) vont même jusqu’à recommander cette expérience à leur entourage, un taux accusant une légère baisse de 3 points par rapport à 2021.
Présidentielle : un sujet insuffisamment pris en compte
A moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentiel quels sont les sujets qui tiennent particulièrement à cœur de ces Français du bout du monde et qui guideront leur vote ? C’est le thème du deuxième volet de cette consultation réalisée auprès de plus de 10 000 personnes dont 2/3 d’actifs.
Avec des intentions de participation largement supérieures à la moyenne nationale (84 % pour le 1e tour et 82 % pour le 2d tour), ils se disent intéressés (78 %) par la campagne et 38 % sont même très intéressés. Cependant, les Français expatriés regrettent la faible prise en compte de leurs préoccupations dans le débat. 86 % ont le sentiment que leur situation est insuffisamment abordée dans le programme des candidats déclarés aujourd’hui.
Une communauté en attente de solutions
Parmi les sujets qui leur sont spécifiques, les expatriés souhaitent massivement que les candidats évoquent les droits à la retraite (52 %), la couverture santé (40 %) et la fiscalité (40 %). Le soutien de la France lors des crises économiques et sanitaires reste aussi une priorité, signe que les stigmates des deux dernières années sont encore présents dans les esprits. 36 % considèrent qu’il devrait être une thématique essentielle de la campagne.
Les trois premiers enjeux qui compteront le plus au moment de voter au premier tour sont l’environnement (cité par 58 %), la protection sociale (54 %) ainsi que l’éducation et la formation (49 %). 43 % mettent également en avant les propositions en faveur de la construction européenne et celles relatives aux inégalités sociales.
« L’expatriation n’est pas un long fleuve tranquille, estime Vinent Joulia. Mais elle satisfait les Français de l’étranger qui continuent à y voir un intérêt et forment une communauté mobilisée en attente de solutions ».
Sophie Creusillet