En France, près d’une entreprise sur deux a été touchée par
la fraude ces douze derniers mois (+ 17 points par rapport à 2009), et une sur
3 dans le monde, selon la sixième édition de l’étude « Global Economic Crime Survey 2011» réalisée par le cabinet d’audit PwC (voir fichier attaché). D’après cette étude, la fraude gagne du terrain et touche toutes les entreprises, de
tous les secteurs, à plus forte raison pour les télécommunications,
l’assurance, le secteur public, l’hôtellerie et les services financiers. Mais
c’est aussi parce que les entreprises savent mieux la détecter qu’on la chiffre plus.
Définie comme « un acte intentionnel réalisé par un salarié
(interne) ou par un tiers (externe), pour retirer un avantage financier selon
un procédé illicite », la fraude est de mieux en mieux combattue par les
entreprises. Les raisons ? D’abord par la prévention : une meilleure
culture d’entreprise, une sensibilisation du personnel et des systèmes d’alerte
efficaces. L’outil le plus simple, rapide et peu coûteux à utiliser est
l’identification des transactions inhabituelles, largement développé en 2011.
Cela consiste à « repérer le
changement de RIB d’un fournisseur pour se faire régler une fausse facture »,
ou plus simplement « l’émission
d’une facture à des horaires inhabituels (la nuit ou le dimanche !) »,
explique Dominique Perrier, associée chez PwC. Ainsi en 2011, une fraude sur 5 a été repérée, et grâce à la
prévention c’est une fraude sur 2.
La France
a fait d’énormes progrès en détection, rattrapant le peloton de tête des trois
pays en pointe : la Grande Bretagne,
l’Australie et les Etats-Unis. Les entreprises les plus touchées sont celles de
plus de 1000 salariés. « Les petites
entreprises ne sont pas moins affectées mais elles détectent beaucoup moins la
fraude ! », nuance Jean-Louis Di Giovanni, du département Litiges
et investigations de PwC. Elles ne font pas d’analyse de risque sur la fraude
car elles n’en font pas une priorité.
Autre constat : la montée en puissance de la cybercriminalité, avec 23 % des
fraudes mondiales constatées, contre 1 % en 2009. Les entreprises doivent donc
s’adapter à ce nouveau mode d’attaque virtuelle. « Des hackers organisés en réseau parviennent à pirater les données
personnelles d’une plateforme bancaire par exemple. C’est une fraude atypique
et virtuelle, compliquée à identifier. » D’où la difficulté de lutte,
encore plus pour les petites entreprises. « Les PME mettent en place des systèmes anti fraude une fois qu’elles y
sont confrontées ou quand elles se développent à l’international, ce qui
multiplie les risques», précise Dominique Perrier. Certes il faut
mobiliser du personnel et du système informatique, mais « cela coûte moins cher que la fraude »,
souligne-t-elle. Par ordre d’importance des fraudes, on trouve le détournement
d’actifs (70 %), la fraude comptable (24% contre 38 % en 2009), la corruption
(24 %) et en 4ème position la cybercriminalité (23%).
Alix Cauchoix
Pour en savoir plus :
Lire notre dossier en ligne « Toutes les armes de l’intelligence économique » et particulièrement le volet défensif