Les entreprises exportant des services sont environ dix fois moins nombreuses que celles exportant des biens. C´est l´un des enseignements des études publiées dans le cadre du dossier spécial « L´internationalisation des entreprises », paru début mars dans le dernier numéro de la revue « Economie et statistique » de l´Insee.
Dans un des dix articles de ce numéro spécial, intitulé « Les firmes françaises dans le commerce international de services », les chercheurs analysent le commerce de services des entreprises françaises entre 1999 et 2007. Il en ressort que les exportations de services aux entreprises ont crû de près de 52 % pendant la période, à 35 milliards d´euros, et que le nombre d´entreprises exportatrices de services est passé de 10 500 en 1999 à 13 500 en 2007. Mais en même temps, il y a « relativement peu d´entreprises exportatrices de services en France », constatent les chercheurs. Seulement quatre entreprises sur mille exportaient des services en 2004, soit dix fois moins que celles qui exportent des biens.
Toujours dans le domaine des services, un autre article intitulé « Des services échangés aux services échangeables : une application sur données françaises », estime que le commerce de services possède un potentiel de développement « non négligeable ». En clair, les échanges de services représentent environ 20 % des échanges internationaux, alors que les services totalisent entre 60 % et 80 % du PIB des pays développés. Et si un secteur sur deux dans les services, en France métropolitaine, fait l´objet aujourd´hui d´un commerce international, les auteurs estiment que 30 activités de services sur les 36 étudiées, pourraient être échangeables.
Autre sujet abordé dans ce numéro spécial : celui de l´impact des contraintes financières sur les performances à l´exportation des entreprises françaises. Avec un constat peu surprenant : l´accès aux ressources financières est un déterminant significatif de la probabilité d´exporter. De même, le partage d’expérience et les démarches collectives aident les entreprises à se lancer à la conquête de marchés difficiles.
Elément plus surprenant de ce dossier : l´analyse micro-économique de la mondialisation montre une internationalisation des entreprises plus nuancée par rapport à ce que montrent les données macro-économiques. Dans tous les pays du monde – développés comme émergents -, la proportion d´entreprises directement engagées dans une relation internationale est « très fortement minoritaire », dépassant rarement les 20%, peut-on lire dans le premier article de cette étude. De plus, la plupart des exportateurs ne sont actifs que sur quelques marchés voisins de leur pays d’origine (plus de 40 % des exportateurs français par exemple ne desservent qu´une seule destination).
Natasa Laporte