En 2009-2010, le gouvernement fédéral australien a alloué un montant record de 22 milliards de dollars australiens (17,7 milliards d’euros) aux infrastructures. Selon la banque ANZ, les projets d’infrastructures atteindront 750 milliards de dollars (603 milliards d’euros) dans les 10 prochaines années.
Pour répondre au besoin de nouvelles infrastructures, le gouvernement australien souhaite attirer les investisseurs étrangers. « Nous avons besoin des entreprises étrangères pour baisser les coûts de nos projets d’infrastructures, pour apporter de la compétitivité dans un pays où le marché est dominé par deux entreprises », a ainsi expliqué Rory Brennan, directeur des investissements à Infrastructure Australia lors d’un séminaire organisé le 28 février par Austrade. Des opportunités à saisir dès à présent puisque nombre de ces projets, qui seront majoritairement financés par des partenariats public-privé (PPP), sont en phase de démarrage.
Parmi les plus importants, classés au top des priorités par les autorités, figure le Brisbane Cross River Rail, un projet de 5 milliards de dollars (4 milliards d’euros) visant à construire 18 kilomètres de voies ferrées dans le quartier des affaires de Brisbane (État du Queensland), dont 9,8 kilomètres sous terre, ainsi que quatre stations souterraines et deux en surface.
Les réseaux de transport ont besoin de s’étoffer partout dans le pays, sous la pression de l’énorme croissance démograhique que connaît le pays. Ainsi, Melbourne (Victoria) a accueilli pas moins de 85 000 nouveaux habitants en 2011. La ville prévoit d’ajouter à son métro 9 kilomètres de tunnels et cinq stations pour 7 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros). À Sydney, un projet prévoit étendre le réseau ferré urbain de 23 kilomètres supplémentaires et de construire six gares, pour 8 milliards de dollars (6,4 milliards d’euros). Quant aux routes, les besoins sont également de taille. Dans le seul État du Queensland, 18 milliards de dollars (14,5 milliards d’euros) doivent être investis d’ici à 2014.
Autre conséquence de la poussée démographique : le pays a besoin de nouveaux hôpitaux. Melbourne va se doter d’un nouvel hôpital, un projet de 630 millions de dollars (507 milliards d’euros). Adelaïde, sur la côte sud, devrait accueillir, d’ici à 2016, un établissement dont la construction aura coûté 2,1 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros).
Les infrastructures industrielles ne sont pas en reste, en particulier dans le secteur gazier, en pleine ascension du fait de la forte demande mondiale. Sur 12 projets dans le monde, 8 se situent en Australie, représentant un investissement total de 200 milliards de dollars (161 milliards d’euros). À terme, ils pourraient permettre à l’Australie de devenir le premier exportateur mondial de gaz.
Du côté des financements de ces gigantesques projets, les autorités australiennes sont demandeuses d’expertise de la part des Européens, plus particulièrement dans le montage de PPP, un exercice dans lequel la France et le Royaume-Uni sont en pointe. La banque ANZ estime que, dans les dix prochaines années, les financements étrangers dans les infrastructures australiennes représenteront 375 milliards de dollars (302 milliards d’euros). Selon Peter Sargent, qui dirige le département des transactions au sein de ANZ Europe, « il faut saisir ces opportunités maintenant car la plupart de ces projets sont en phase de démarrage ».
Sophie Creusillet
Pratique
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