Soutien aux PME et PMI, développement international et simplification du millefeuille des organismes régionaux doivent être les nouveaux axes forts de la stratégie francilienne de développement économique pour améliorer la communication et la visibilité des politiques régionales : c’est du moins le souhait de Jean-Paul Planchou, vice-président du conseil régional d’Île-de-France en charge du développement économique, qui vient d’achever un bilan à mi-parcours de l’actuel Schéma régional de développement économique et d’innovation (SRDEI) francilien (2010-2015).
L’élu, qui intervenait le 2 juillet lors d’un point presse à l’issue de Rencontres territoriales, anticipait aussi les prochaines réformes territoriales. Pour lui, les Régions vont voir leur rôle de chef de file du développement économique confirmé d’autant plus qu’elles « devraient bénéficier de l’exclusivité des aides aux entreprises » face aux communautés d’agglomérations et aux métropoles. Et l’un des principaux axes d’action régional doit être « de contribuer à accroître le nombre et la taille des PME et PMI, en priorité dans les filière stratégiques ». Le SRDEI sera aussi, dans ce contexte, « le cadre pour le développement international des entreprises ».
C’est qu’en Île-de-France, région réputée pour son millefeuille d’organismes et de programmes, le bilan à mi-parcours du SRDEI est en demie teinte : la place de la Région Capitale en tant que « Région monde » a été fragilisée après la crise de 2008 : « le Grand Londres a une croissance quatre fois plus rapide, le Grand New York deux fois plus rapide », a reconnu Jean-Paul Planchou. Mais la crise de 2008 est passée par là, « nous ne maîtrisions pas cette réalité en 2010 », a-t-il justifié.
Sur un budget annuel d’environ 4,5 milliards d’euro, l’île de France ne consacre que 200 millions d’euro -206 millions en 2013- au développement économique proprement dit, sachant que près d’1,5 milliard d’euros sont consacrés aux seuls transports ! « Il faudrait que le développement économique et l’innovation soient mieux considérés », a estimé l’élu, tout en reconnaissant que pour 2015, année de fin de mandature, « il y aura moins de ressources et qu’il faudra faire des choix ».
Dans ce contexte, pour l’actuel vice-président en charge du développement économique, ce sont les politiques d’aide aux entreprises qui se sont avérées les plus efficientes : fonds de garanties, financements et soutien en fonds propres, programme d’aides à l’innovation, etc. « Chaque année, ces politiques touchent 10 000 entreprises et d’après nos enquêtes auprès de ces entreprises, elles sont plus fortes et résilientes », a affirmé Jean-Paul Planchou.
Mais l’autre axe d’action doit être la simplification du millefeuille administratif afin que les « aides soient harmonisées sur tout le territoire régional ». Plusieurs ajustements sont d’ores et déjà en cours dans le cadre de l’actuel SRDI. L’Agence régionale de développement (ARD) vient tout juste de fusionner avec le CFI (Centre francilien de l’innovation) pour créer l’association Paris Région Entreprises, le 1er juillet. Objectif de la nouvelle agence : servir de « guichet unique » aux PME franciliennes, avec un objectif d’accompagnement de 400 par an. La nouvelle structure sera rejoint, à terme, par la Fonderie (Agence régionale du numérique) et le Centre du design (voir notre rubrique « Ça bouge » dans la LC cette semaine).
Quant à l’aide au développement international, elle a déjà été recadrée dans le Plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE) adopté l’an dernier. Le PRIE a fixé des objectifs et réparti les rôles entre la Région, la puissante Chambre de commerce et d’industrie Paris Île-de-France, les organismes d’État et les autres acteurs du commerce extérieur. « Ces PRIE ont été élaborés dans le but premier de réunir tous les acteurs et simplifier les dispositifs d’aide » a rappelé Jean-Paul Planchou, qui est un proche de l’ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq, qui avait impulsé la régionalisation des politiques d’aides à l’export.
Reste à savoir s’il obtiendra gain de cause quant au budget du développement économique : à quelques mois d’élections régionales qui s’annoncent délicates pour la majorité actuelle en raison d’un contexte social et politique difficile au plan national, rien n’est moins sûr.
Christine Gilguy