Dix ans après son lancement, la filière des industries et technologies de santé vient de renouveler le contrat avec l’État qui les organise en tant que filière intégrée. L’international fait partie des six axes de développement du secteur dans les trois prochaines années.
Avec 250 000 emplois directs répartis dans quelque 3 000 entreprise et un chiffre d’affaires de 90 milliards d’euros par an, les secteurs industriels du médicament et des dispositifs médicaux sont un poids lourd de l’économie française. L’international représente 40 % de l’activité de cette filière qui constitue le quatrième excédent de la balance commerciale tricolore.
Alors que la concurrence est particulièrement vive sur les marchés étrangers, les ministres de la Santé (Aurélien Rousseau) et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Sylvie Retailleau) et le ministre délégué en charge de l’Industrie (Roland Lescure) ont signé avec la présidente du comité stratégique de filière Audrey Derveloy un nouveau contrat stratégique qui va permettre d’améliorer encore la compétitivité de l’offre française.
Un des cinq axes d’action concerne la promotion des produits français à l’export et le développement de relais de croissance au-delà des frontières hexagonales. Le contrat stratégique de filière prévoit également de « renforcer des politiques en faveur de l’attractivité du territoire pour l’investissement et la production des produits de santé ».
Une filière diverse et très tournée à l’export
Alors qu’on pourrait penser que ce secteur est essentiellement composé de grands groupes déjà internationalisés, la réalité est en fait plus nuancée puisque ces grandes entreprises côtoient également des PME ultra spécialisées et des startups innovantes. Ainsi, 92 % des fabricants de dispositifs médicaux sont en effet des PME et 90 % des entreprises du diagnostic in vitro. La filière compte également environ 450 biotechs et medtechs de très petite taille, souvent issues de la recherche française (spin-off).
En dehors de l’internationalisation, cinq autres volets sont également au programme de la filière jusqu’en 2026 : la décarbonation et la gestion de l’eau, la souveraineté sanitaire et industrielle, l’émergence des filières et acteurs innovants, l’utilisation des données de santé offrant toutes les garanties éthiques ainsi que les compétences et métiers.
Rappelons que nés des états généraux de l’industrie en septembre 2010, les comités stratégiques de filière existent dans 19 secteurs : l’agroalimentaire, la chimie, la construction navale, le nucléaire, la construction ferroviaire, l’automobile, la mode et le luxe, les biens de consommation, le numérique, l’aéronautique, les industries de sécurité, les mines et la métallurgie, les industries du futur, la valorisation des déchets, la gestion de l’eau, les nouveaux systèmes énergétiques, le bois et la construction.
Sophie Creusillet