Boosté par la généralisation du travail à distance, l’entreprise compiégnoise, qui a développé Ubikey Office, un logiciel permettant les séances de travail collaboratif à distance, s’apprête à franchir les frontières de l’Hexagone.
Que serait une séance de brainstorming ou une réunion de cadrage sans un tableau rempli de post-it ? Créée en 2015 par des chercheurs de l’Université de technologie de Compiègne spécialisés dans le management, Ubikey, société de 11 personnes, a développé une solution logicielle dématérialisant ces petits papiers sur des grands écrans fixes, consultables à distance.
Avant la survenue de la pandémie de Covid-19, les développeurs d’Ubikey avaient adapté leur logiciel aux ordinateurs et aux smartphones. Une évolution bienvenue par temps de télétravail généralisé. Si l’entreprise ne communique pas sur son chiffre d’affaires, elle assure que celui-ci est en hausse. Tout comme la demande des entreprises pour ce type de solution.
« Les entreprises se sont retrouvées dans des situations nouvelles avec des habitudes obsolètes, observe Ramon Amo, directeur commercial d’Ibikey (notre photo). La crise sanitaire a clairement accéléré l’adaptation aux PC et aux smartphones ».
D’une politique opportuniste à une stratégie d’internationalisation
La stratégie de la PME repose essentiellement sur la vente indirecte à travers des partenariats avec des cabinets de conseil locaux. Côté international, Ubikey avait jusqu’alors suivi une politique opportuniste.
Travaillant quasi exclusivement avec des fleurons de l’industrie française (Thalès, Plastic Omnium, Sanofi, Michelin), la société les a suivis à l’international, traduisant au passage l’interface de son logiciel en anglais et en italien. Elle désire aujourd’hui partir à la conquête de quatre marchés européens (Espagne, Italie, Allemagne et Angleterre).
« Nous nous considérons comme une startup et l’international, qu’il s’agisse de trouver des relais de croissance ou de suivre nos clients, est une évolution naturelle depuis le premier jour », estime Ramon Amo.
Pour défricher et évaluer les quatre pays qu’elle vise, l’entreprise compiégnoise a commandé une étude de marché à Business France, actuellement en cours de finalisation. Des créations de filiales sont-elles à l’ordre du jour ? « Il est trop tôt pour le dire, mais il s’agit d’investissements lourds quand il est possible de travailler à distance ».
Sophie Creusillet