Dubaï ports world (DPW), troisième opérateur portuaire
mondial après le chinois Hutchinson Whampoa et le singapourien PSA, vient
d’annoncer la mise en place d’un nouveau logiciel de gestion des dépenses et de
la relation fournisseurs, baptisé « Buy World ». Un système déployé sur
les 49 terminaux (dont Marseille, Fos, Le Havre) qu’il détient dans le monde.
Buy World, est une plateforme d’e-sourcing, autrement dit,
un système d’enchère inversé qui permet de faire émerger le fournisseur le
moins disant. Un outil géré par la société Tejari, mis au service des 5000
acheteurs de DPW, établis dans 31 pays. L’objectif : une réduction
draconienne des coûts sur les investissements de manutention.
Quel impact ce logiciel peut-il avoir pour les commissionnaires de
transport et les chargeurs, PME/PMI à l’international ? De quoi est-il
question ? Rappelons que trois éléments constituent les prix de
manutention répercutés aux chargeurs : les salariés, les infrastructures
(quais, coûts de location ou de concession) et les superstructures, à savoir
les grues et les portiques.
« Les prix de manutention sont très variables d’un continent à l’autre.
Ils peuvent se chiffrer à quelques dizaines d’euros pour un conteneur
équivalent vingt pieds, par exemple en Europe et jusqu’à plusieurs centaines
d’euros par boîte en Afrique », indique au Moci Fabrice Le Gall directeur
commercial chez Gottwald, fabricant allemand de grues, qui est aussi un des
fournisseurs de DPW.
Ce sont sur ces achats de plus en plus lourds, que le groupe
DPW veut faire des économies. Ce que confirme Carl Jensma, directeur des achats
du groupe DPW, interrogé par Le Moci : « Dans une industrie très
consommatrice de capitaux comme la nôtre, nous pouvons facilement dépenser plus
de 10 % de notre chiffre d’affaires annuel en équipements et en pièces
détachées. Et 50 % de ces dépenses vont à une vingtaine de fournisseurs qui
sont groupes multinationaux. Acheteur majeur, DPW dispose d’un énorme pouvoir
de négociation, mais aussi un pouvoir prescripteur sur les spécifications et
les standards des équipements achetés ».
Carl Jensma, estime que « l’impact du déploiement de
l’outil sur les utilisateurs du port sera positif. Parce qu’il améliorera
l’efficacité, la probité, la transparence et la visibilité de toutes les
activités d’approvisionnement à l’échelle mondiale. Chacun aura aussi
l’assurance que les coûts les normes et les performances seront constamment
gérés par nos professionnels. »
G.N