Des représailles russes contre l’Ukraine serait « totalement injustifiée » a rappelé le porte-parole de Karel De Gucht, John Clancy, au lendemain de la signature de l’accord d’association UE/Ukraine à Bruxelles. Elles seraient également non conformes aux dispositions de l’accord de libre-échange de la Communauté des États indépendants (CEI) – dont font partie la Russie et l’Ukraine – « et illégales en vertu de ce même accord », a-t-il également souligné.
Réunis le 26 juin afin de préparer les consultations ministérielles prévues le 11 juillet, les experts russes et européens se sont à nouveau penchés sur la compatibilité de l’accord de libre-échange UE/Ukraine avec celui de la CEI déjà conclu entre Kiev et Moscou.
Principal motif d’inquiétudes pour les Russes : l’adoption par l’Ukraine du système de règles de l’UE en matière antitrust et de subventions. Selon eux, la concurrence accrue qui en découlera risque de remettre en question l’existence de monopoles russes. Par ailleurs, la suppression des aides d’Etat côté ukrainien pourrait affaiblir la viabilité des investissements russes dans le pays voisin.
« Ces vues exposent les différences économiques profondes en perspective entre l’UE et la Russie. C’est justement en raison de sa transition vers un système plus concurrentiel que l’Ukraine va se placer sur la voie de la croissance et du développement et va achever la modernisation de son économie, qui profitera aux nombreux investisseurs russes opérant en Ukraine », a commenté John Clancy au nom du Commissaire au Commerce.
C’est bien ce dernier qui mènera la délégation européenne le 11 juillet prochain. D’ici là, Karel De Gucht a averti que l’UE réagirait à toute mesure de rétorsion de la part de le Russie.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles