Le 1er avril prochain, Julien Allard, le premier VIE (volontaire international en entreprise) en Afrique du Sud formé par l’Imed sera logé à la Chambre de commerce et d’industrie franco-sud-africaine (FSACCI). Un événement si l’on considère la politique de l’Imed depuis trois ans.
Créé à Marseille en 1988 par Nicolas Boyadjis, le patron de Sud Cargo (repris depuis CMA CGM), à l’origine pour employer les talents des VSNE, ancêtres des VIE, dans les ports d’attache de la compagnie en Méditerranée, l’Imed a malheureusement dû fuir les rives de la mare nostrum en raison des évènements qui se sont succédé depuis la Révolution du jasmin en Tunisie. L’institut dédié alors à la Méditerranée a dû fermer la quasi-totalité de ses bureaux dans la région, à Tunis, à Damas, au Caire, à Alger (l’antenne de Casablanca a été maintenue et un bureau existe aussi à Dubaï depuis 1995) et élargir ses horizons.
Une ambition mondiale, avec l’objectif de doubler les VIE à temps partagé
« Du coup, l’association développe une ambition mondiale, avec notamment de nouveaux bureaux depuis 2013 en Côte d’Ivoire et aux États-Unis », explique à la Lettre confidentielle Loïc Bonnardel, responsable du Développement de l’Imed.
A Abidjan, le VIE en place va être remplacé le 1er mars par un second, Manon Wacquant, qui sera hébergée par la Compagnie fruitière. A Chicago, c’est le même schéma, avec l’arrivée de Julien Rosan, abrité par la Chambre de commerce franco-américaine (CCFA). Depuis deux mois, deux nouveaux bureaux à l’étranger, au Royaume-Uni et en Malaisie, sont ouverts. A Londres, Claire Commaille est ainsi abritée par la société de location de bureaux Huber Office et, à Kuala Lumpur, c’est la Chambre de commerce et d’industrie franco-malaisienne (MFCCI) qui accueille Adrian Lafage.
L’Imed, qui fonctionne avec quatre permanents, a réalisé un chiffre d’affaires de 1 million d’euros en 2015. Un montant qu’il envisage de doubler en deux ans, en même temps que le nombre de VIE à temps partagés, qui passerait ainsi à 24 (l’an dernier, dans le cadre d’une convention avec la Région Paca, l’Imed a aussi formé 19 VIE à temps plein).
Pour ce faire, il prévoit non plus de former trois jeunes en six mois, mais six jeunes en trois mois en s’appuyant sur ses administrateurs bénévoles, qui viennent former les futurs VIE à temps partagés, à l’instar de Pierre Gilot, ex-directeur général de la Compagnie fruitière. « Nos volontaires en entreprise sont toujours spécialisés dans le développement commercial », précise à la LC Loïc Bonnardel. Par ailleurs, jusqu’à présent très centré sur la Provence Côte-d’Azur (Paca), l’Imed a décidé de prospecter également dans la région lyonnaise et l’Ile-de-France.
Des jeunes qui ont déjà une expérience professionnelle
« Nous embauchons les jeunes en fonction des besoins du marché, quel que soit le secteur et le pays, on les forme en CDD, puis on les retient ou non en fonction des résultats », ajoute le responsable du Développement de l’association. « A l’autre bout du monde, poursuit-il encore, nous sommes là pour veiller. Pas question que le VIE se retrouve sans appui de la part de l’entreprise. Il nous est ainsi arrivé d’arrêter un contrat aux Émirats Arabes Unis, qu’on a réussi par la suite à remplacer par un autre ».
Le plus souvent, les jeunes, âgés de 26 à 28 ans, ont suivi une École de commerce et possèdent déjà une expérience professionnelle dans le pays de destination. De même, « à 98 %, assure Loïc Bonnardel, ils sont embauchés à la fin de leur période ». Par exemple, pour ouvrir à Chicago la filiale américaine de Gaston Mille, un spécialiste des chaussures de sécurité. Ou aux Émirats arabes unis pour développer un partenariat industriel pour produire les lampadaires solaires de la société Sunna Design. Quant à un VIE à Dubaï, il a été recruté comme responsable Export de la zone Mena (Middle East North Africa) par la société d’implants rachidiens OSD. Une belle aventure commence pour eux.
François Pargny