C’est le casse-tête auquel les milieux d’affaires et une partie de la classe politique helvétiques veut s’attaquer. Selon plusieurs médias suisses, les partis de centre droit et les milieux économiques seraient favorables à des quotas flexibles de travailleurs en provenance de l’Union européenne (U.E) afin de sortir de l’impasse créée par la votation populaire du 9 février, qui a mis fin à la libre-circulation des travailleurs étrangers.
Le Parti démocrate-chrétien (PDC) propose ainsi de fixer un plafond susceptible d’être réévalué deux fois par an en fonction des besoins de l’économie helvétique. Le lobby des grandes entreprises suisses plancherait lui aussi sur une solution analogue. Quant à l’Association de l’industrie des machines elle plaide, selon le quotidien Le Temps, pour une « clause de sauvegarde 2 » que la Suisse serait autorisée à actionner lorsque l’immigration en provenance de l’UE dépasserait certains seuils.
Pour définir ces quotas la Confédération devra d’abord identifier les branches dans lesquelles il existe une pénurie de travailleurs. Dans ces secteurs, les employeurs seront donc autorisés à recruter au sein de l’UE. Les autres devront obtenir une attestation préalable constatant qu’il ne leur est pas possible de recruter la main d’oeuvre nécessaire sur place. « En contrepartie, la Suisse doit offrir à l’UE d’appliquer la libre circulation avec la Croatie à titre provisoire », indique le président du lobby Economiesuisse, Heinz Karrer.
Rappelons que suite au référendum, la Commission a suspendu ses négociations sur plusieurs programmes comme Erasmus, Horizon 2020 ou Europe Créative. Bruxelles estime que la Suisse doit d’abord signer le protocole avec la Croatie, afin d’étendre le droit de libre circulation aux citoyens de ce nouveau pays membre de l’UE.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles