Le brouillard dans lequel l’administration Trump et sa guerre commerciale planétaire ont plongé les acteurs du commerce international doit-il inciter les entreprises à mettre en pause leurs projets à l’international ? Beaucoup de dirigeants d’entreprises s’interrogent. Répondre à cette question sera l’un des fils conducteurs de l’édition 2025 de l’Université d’été de l’internationalisation des entreprises (UEIE), les 3 et 4 juillet.
La guerre commerciale est perçue comme un risque par près d’un tiers des TPE et PME françaises qui prévoyaient d’exporter cette année, selon le dernier baromètre de conjoncture Bpifrance / Rexecode pour le deuxième trimestre, publié début mai. Et la proportion double à 44 % pour celles réalisant une partie de leur chiffre d’affaires aux États-Unis. Un signe que l’inquiétude est forte parmi les dirigeants d’entreprises, au-delà même de ceux qui ont des courants outre-Atlantique.
Car non seulement la guerre commerciale de l’administration Trump 2 est beaucoup plus forte que celle du premier mandat de Donald Trump, avec la menace de ses droits de douane « réciproques » punitifs calculé au doigt mouillé, mais les annonces erratiques de l’hôte de la Maison Blanche, capable du jour au lendemain, d’un seul mot sur son réseau social personnel Truth Social, de remettre en cause une décision annoncée la veille, instillent un sentiment d’incertitude permanent dans l’esprit de tous les décideurs de la planète.

Le moment n’est-il pas propice à une pause prudente dans les projets d’internationalisation ? « Non », répond sans hésiter Anne Martel-Reison, fondatrice et dirigeante d’EOC International, une société marseillaise de conseil aux entreprises spécialisée dans les projets internationaux des TPE et PME. Cette femme énergique est un pilier, depuis la première édition en 2019, de l’organisation de l’Université d’été de l’internationalisation des entreprises (UEIE), rendez-vous de brainstorming et réseautage auquel sont conviés chaque année début juillet, sur le site TheCamp d’Aix, les professionnels de l’accompagnement export et des dirigeants d’entreprises. « Parce que nous n’avons pas le choix que de nous adaptez pour que nos entreprises restent performantes ! » ajoute-t-elle.
EOC n’est pas le seul organisateur historique de ce forum dédié à l’internationalisation des entreprises, dont Le Moci est partenaire depuis l’an dernier : le Think Tank La Fabrique de l’exportation, la fédération de consultants spécialisés OSCI, le réseau des CCI françaises à l’étranger CCI France international, Medef International, les Conseillers du commerce extérieur, sont dans la boucle. Le thème choisi cette année pour ce conclave illustre cet état d’esprit plutôt tourné vers la résistance que la capitulation : « Performer à l’international-Croissance, partenariats et leadership au cœur des enjeux des entreprises ».
« Bien sûr l’insécurité que provoquent les USA sur les courants d’affaires actuels impactent tout autant les exportateurs que les sociétés qui les accompagnent, justifie Anne Martel-Reison. D’où l’importance de diversifier les marchés sur lesquels nous opérons en allant chercher des relais de croissance sur des marchés à fort potentiel comme en Asie ou au Moyen Orient ».

Les témoignages et « pitch » des têtes d’affiches annoncées cette année s’annoncent passionnants à cet égard. Citons notamment Elisabeth Ducottet, CEO de Thuasne, Stéphane Courquin, Senior vice-président de la division Afrique de CMA-CGM, Sophie Lacoste Dournel, CEO de Fulsap et Pierre-Antoine Dusoulier, CEO d’Iban-First. Sans compter les experts de haut vol mobilisés lors d’ateliers où seront évoqués tout autant les problématiques de stratégie, de nouvelles technologie (IA incluse) que celles plus prosaïques en matière de droits de douane ou de réglementations.
« Nous avons besoin d’écouter des chefs d’entreprises qui performent à l’international malgré le contexte, des experts qui nous donnent des ‘ tips ‘ et partagent leurs expériences dans les différents domaines de gestion de l’entreprise, de nous comparer à des entreprises étrangères qui viendront témoigner pour nous en inspirer ! » s’enthousiasme Anne Martel-Reison.
Autrement dit, pas question pour ces professionnels de l’accompagnement à l’international de « céder à la peur » et de fuir le champ de bataille. « Dans tout bouleversement, et nous le vivons depuis le Covid, il existe des opportunités, souligne encore la patronne d’EOC. Nous souhaitons que cette édition tout particulièrement soit placée sous le signe du positif, de l’écoute et de la solidarité entre nous, acteurs de l’écosystème du commerce international français ! »
L’édition 2025 de cette université d’été est donc résolument positionnée sur le terrain de la résilience.
C.G
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