Les tendances du dernier baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab / Rexecode publiées le 13 mai sont claires : moins internationalisées que les grandes entreprises, les TPE et PME sont plus impactées par les incertitudes de la situation politique française que par la guerre commerciale. Un quart d’entre elles comptent exporter cette année.
Les principaux facteurs de risque pesant actuellement sur l’activité des TPE-PME françaises en 2025 n’ont rien à voir avec la nouvelle administration Trump ou les tensions géopolitiques. Selon le dernier baromètre Bpifrance / Rexecode pour le 2ème trimestre 2025, dont la campagne a été menée en avril, ils sont de nature « domestique », liés à la fragilité de la situation gouvernementale et aux incertitudes budgétaires en France même.
Ainsi, le principal facteur de risque, avec 57 % des répondants, est « le manque de visibilité » sur la politique économique en France. La crainte d’un resserrement de la politique budgétaire et celle d’une baisse de la demande sur le marché français inquiètent près de la moitié des dirigeants.
Est-ce parce qu’elles sont moins internationalisées en moyenne que les grandes entreprises ?
Le fait est que la guerre commerciale n’est perçue comme un risque que par 10 % des entreprises interrogées et environ la moitié n’anticipe aucun impact sur leur activité. Cette proportion grimpe toutefois à 27 % parmi celles prévoyant d’exporter cette année, et à 44 % pour celles réalisant une partie de leur chiffre d’affaires aux États-Unis. « Toutefois, nuance les auteurs du baromètre, seule une très faible part des PME/TPE apparaît significativement exposée aux États-Unis ».
Ces dernières sont donc logiquement plus inquiètes que leurs homologues non tournées ver le marché américain. Ainsi, parmi les TPE et PME interrogées tournées vers les États-Unis, 35 % anticipent de devoir réduire leurs marges et 34 % de baisser leurs prix de vente en conséquence. La majorité d’entre elles comptent également modifier leur stratégie à l’export, soit en réorientant leurs exportations (31 %), soit en les réduisant (25 %), soit en les annulant (7 %).
Cette dernière tendance rejoint celle mise en exergue par de précédents baromètres réalisés pour le Meti et pour CCI France : la guerre commerciale incite les PME et ETI ayant des courants d’affaires aux États-Unis à réfléchir à des stratégies alternatives au marché américain.
Cependant, malgré ce contexte commercial international marqué par le relèvement des droits de douane et les incertitudes sur leur évolution, il est plutôt rassurant de constater que les intentions à l’export se maintiennent, avec un peu plus du quart des entreprises interrogées prévoyant d’exporter en 2025, soit une proportion stable par rapport à celle mise en exergue dans le baromètre annuel Bpifrance / Rexecode publié en fin d’année dernière. Les montants exportés sont toutefois attendus moins dynamiques.
C.G