Le renforcement de la relation économique bilatérale occupera une place prépondérante lors de la visite d’État de François Hollande au Mexique, qui débute ce jeudi 10 avril et s’achèvera vendredi 11 avril. Le président français emmènera ainsi une délégation d’une trentaine de dirigeants d’entreprises, grands groupes et PME.
Les secteurs de l’énergie, de l’aéronautique, de l’électronique et des transports sont fortement représentés. C’est notamment le cas des grandes entreprises : Jean-Paul Herteman, Safran ; Patrick Kron, Alstom ; Henri Lachmann, Schneider Electric ; Gérard Mestrallet, GDF Suez ; Christophe de Margerie, Total ; Pierre Mongin, RATP ; Denis Ranque, EADS ; Guillaume Faury, Airbus Helicopters ; Guillaume Leroy, Sanofi-Pasteur ; Gabrielle Gauthey, Alcatel-Lucent; Véronique Cayla, Arte ; Jocelyne de Montaignac, Euler Hermes ; Arthur de Montalembert, Areva ; Luc Saint-Jeannet, Bull ; Pascale Sourisse, Thales ; Pierre Verzat, Systra ; Pierre-Henri Bigeard, IFP-Energies nouvelles. Quant aux PME et d’ETI, elles seront une dizaine représentées : Phytorem, Heliotrop, Gemalto, Aria Technologies, Exosun, Derichebourg,Tracip, Iceberg International, Agendize, Château Fonchereau.
Un marché porteur, un excédent commercial confortable pour la France
L’enjeu est loin d’être négligeable. Le Mexique connaît une croissance économique de l’ordre de 3 % en 2014 selon le FMI, et la politique de réformes engagée par le président mexicain, Enrique Peña Nieto, pourrait générer d’importantes opportunités d’affaires au-delà des secteurs où les Français sont déjà présents (aéronautique, transports urbains, automobile, santé, etc.). L’ouverture du secteur des hydrocarbures, approuvée récemment grâce à une réforme de la constitution, va permettre l’entrée des compagnies pétrolières étrangères : Total suit le dossier de très près.
Selon les statistiques du commerce extérieur mexicain, compilées par la base GTA de GTIS, les échange avec la France, 15ème partenaire commercial du Mexique, qui avaient pâti de la période de refroidissement diplomatique liée à l’affaire Cassez, se redressent et ont atteint 3,7 milliards d’euros en 2013 après être tombés en dessous des 3 milliards en 2011. Vu côté français, le Mexique n’est que le 44ème client de l’Hexagone qui y a dégagé pourtant un excédent confortable d’un milliard d’euros l’an dernier.
Les projets du Conseil stratégique
Le Conseil stratégique franco-mexicain (CSFM), créé en octobre 2012 lors d’une rencontre entre les deux présidents qui avait permis d’enterrer les frictions nées de l’affaire Cassez, doit remettre son rapport. Il est composé d’hommes d’affaires et de personnalités des deux pays. Celui-ci inclura les premières propositions concrètes destinées à renforcer les relations économiques, notamment dans le secteur aéronautique : création d’un fonds d’investissement aéronautique pour soutenir le développement au Mexique des PME et ETI ; développement d’une industrie des drones au Mexique ; projet de « green taxing » (système de roulage au sol des avions par un moteur électrique).
Le 11 avril au matin, les deux présidents clôtureront un forum économique franco-mexicain, destiné à promouvoir la construction conjointe des « filières industrielles de demain ». Dans l’après-midi, ils se rendront à Querétaro où ils inaugureront le Campus aéronautique franco-mexicain de l’Université aéronautique de Querétaro (UNAQ). Ce projet, qui avait été initié en 2009, vise à répondre aux exigences en matière de formation du secteur aéronautique local et a été construit en partenariat avec Safran et Airbus Helicopters. François Hollande visitera ensuite les usines mexicaines de ces deux groupes.
Daniel Solano,
avec la rédaction du Moci pour les chiffres du commerce extérieur