Est-ce qu’un membre du cabinet de Manuel Valls recevra des représentants d’Ubifrance, comme le demande l’intersyndicale de l’agence publique dans sa lettre du 25 avril adressée au Premier ministre ? Motif de cette demande : l’inquiétude des syndicats à propos de « la situation de cet Epic, qui se trouve sans directeur général depuis le début du mois d’avril, à la suite de la nomination de Mme Véronique Bédague-Hamilius » à la direction de son cabinet.
« Nous n’avons toujours pas obtenu de réponse », déplore auprès de la Lettre confidentielle un représentant de l’établissement public industriel et commercial (Epic). Le message transmis à Manuel Valls a également été envoyé en copie à Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères et du développement international, Fleur Pellerin, la secrétaire d’État au Commerce extérieur, au tourisme et aux Français de l’étranger, et Jean-Paul Bacquet, président d’Ubifrance.
Copie de la lettre aurait aussi été adressée à Véronique Bédague-Hamilius elle-même, dont « la nomination soudaine, après à peine 15 jours de fonction, a placé l’agence et tous ses collaborateurs dans une situation de grande confusion », martèle l’intersyndicale, qui écrit dans son courrier à Manuel Valls avoir « espéré qu’elle aurait à cœur de veiller au devenir de l’agence ». Le fait d’insister sur le passage éclair à Ubifrance de l’actuelle directrice du cabinet du Premier ministre est une façon de faire pression et de rappeler à l’État sa responsabilité.
Fleur Pellerin, qui se déplaçait le 30 avril boulevard Saint-Jacques pour la première fois rencontrer les personnels d’Ubifrance – avec, notamment, la présence de Vincent Aussilloux, seul conseiller de son cabinet rescapé de l’équipe de l’ex ministre Nicole Bricq – a indiqué « que le cabinet répondrait rapidement à notre lettre », rapporte un syndicaliste, selon lequel, toutefois, Fleur Pellerin n’a pas précisé si elle parlait de son cabinet ou de celui de Manuel Valls. Un bon point, cependant, pour celle qui a succédé à Nicole Bricq. « Elle nous paraît à priori plus ouverte que l’ancienne ministre du Commerce extérieur », lâche, sans état d’âme, un ancien cadre d’Ubifrance.
François Pargny