L´agriculture demeure le pilier du développement de l´Ukraine. « Dans la crise financière qui frappe durement l´ensemble de l´économie, le secteur agricole et agroalimentaire apparaît comme le seul à conserver une croissance significative et des perspectives intéressantes et ouvertes », souligne Jean-Jacques Hervé, conseiller auprès du gouvernement ukrainien pour les questions agricoles.
En juin dernier, le ministère de la Politique agraire estimait à environ 42 millions de tonnes la prochaine récolte céréalière et à 15, voire 17 millions de tonnes le potentiel d´exportation ainsi dégagé. Le ministre, Iouri Melnik, accompagnait alors la commissaire européenne à l´Agriculture, Mariann Fischer Boel, en visite en juin en Ukraine. Au menu des discussions, notamment, le développement des infrastructures agricoles.
« En annonçant une capacité totale de chargement de 42 millions de tonnes à court terme, Iouri Melnik a fait remarquer que les ports ukrainiens avaient la possibilité d´expédier une partie de la production des pays voisins », explique Jean-Jacques Hervé. En clair, l´Ukraine, qui se verrait adhérer à l´Union européenne (UE) en 2020, pourrait jouer de sa position géographique sur la Mer Noire et de sa place au sein de l´OMC pour servir d´interlocuteur entre l´UE et la Russie.
L´Ukraine est aussi un bassin de production majeur pour l´alimentation mondiale. Fondateur de la société de conseil Agritel, Michel Portier juge « crédible de croire que d´ici 2020 le pays aura doublé sa production de céréales et approchera les 100 millions de tonnes ». Comme les infrastructures routières et ferroviaires « sont obsolètes », il estime que les investisseurs ont « un rôle important à jouer pour structurer des filières agricoles naissantes et développer des infrastructures logistiques et de stockage ».
François Pargny