Le coût du transport par camion en Europe a baissé au premier trimestre, sur le marché spot comme sur le marché contractuel, selon une note de la plateforme Upply. La timide amélioration de la conjoncture devrait cependant interrompre ce cycle baissier.
Bonne nouvelle pour les chargeurs. Sur le marché contractuel, l’indice Upply des taux de fret routier en Europe a reculé de 2,6 points, à 127,6, sur les trois premiers mois de l’année par rapport au dernier trimestre 2023, et de 1 point en glissement annuel. Plus sensible à la conjoncture, l’indice du marché spot a perdu 1,1 point en glissement trimestriel pour atteindre 123,9 points au premier trimestre 2024. Sur un an, l’indice a perdu 8,2 points.
Du côté des transporteurs, c’est donc un début d’année difficile conjuguant une faible demande, notamment en raison de l’atonie de l’économie allemande, et des coûts de production demeurant élevés.
Si l’indice des prix spot se situe une nouvelle fois en-dessous de celui du marché contractuel, signal d’une faiblesse de la demande, son érosion commence à ralentir. « Cela peut indiquer que nous entrons dans un environnement de demande moins négatif, qui pourrait conduire à une normalisation des taux de fret », indique le rapport.
Amélioration de la conjoncture
Ainsi, l’inflation continue de baisser. En mars, elle a enregistré son premier point bas en trois mois : + 2,4 %. Dans ses prévisions de printemps, la Commission européenne a légèrement revu à la hausse ses prévisions de croissance, à 1 %, tandis la prévision pour la zone euro reste inchangé (+ 0,8 %).
« Des signes de reprise économique commencent à se manifester, avec une hausse des prix déjà observée sur certaines lignes en avril 2024. Nous anticipons une amélioration progressive de la situation tout au long de l’année », estime Thomas Larrieu, directeur général d’Upply.
Pour Michal Glover, responsable du développement commercial de Ti, spécialiste de l’analyse de marché participant à cette note trimestrielle « les coûts sont obstinément élevés et il se pourrait bien que nous entrions dans une nouvelle période difficile pour les chaînes logistiques, avec des indicateurs suggérant que les volumes d’importation se redressent et que les problèmes de congestion des supply chains, qui avaient été masqués par les faibles volumes, redeviennent plus aigus. »
Hausse des coûts d’exploitation
Et le dirigeant de renchérir : « Cela représente une conjonction défavorable en termes de capacités, qui se répercutera sur le marché du fret routier au cours des deuxième et troisième trimestres et devrait exercer une pression à la hausse sur les taux ».
Les transporteurs seront donc confrontés à des coûts d’exploitation plus élevé, en particulier le carburant. Les gouvernements ont en effet mis fin aux aides sur le diesel instaurées suite au déclenchement de la guerre en Ukraine et le prix du diesel dont le prix moyen à la pompe en Europe est en hausse de 3 % à la fin du premier trimestre 2024 par rapport au début du mois de janvier 2024.
En outre, le secteur des transports a connu une pression à la hausse sur les salaires sur fond de pénurie de personnel. Les coûts d’entretien des véhicules et leur assurance demeurent élevés. Enfin, l’introduction en Europe de péages liés aux émissions de CO2 ont entraîné unen augmentation moyenne de 7,4 % en Autriche, de 40 % en Hongrie et de 13 % en République tchèque.
Sophie Creusillet